Le risque fait partie de toute activité humaine, a fortiori dans un domaine complexe et en constante évolution comme celui de la santé.
La sécurité du patient se définit comme la réduction de tout risque de préjudice évitable subi par le patient. Elle a pour ambition première d’éviter toute inversion du bénéfice/risque à se faire soigner.
Renforcer la sécurité des patients fait partie de la politique d’amélioration continue de la qualité des soins. C’est un enjeu majeur de santé publique. Cela repose sur une culture partagée de la sécurité et une démarche de gestion des risques. L’amélioration de la sécurité du patient passe par une meilleure compréhension de la survenue des événements indésirables associés aux soins, mais aussi par la qualité du travail en équipe. D’autres méthodes et travaux portés par la HAS peuvent également y contribuer, comme la simulation en santé et la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse, ou encore les check-lists pour la sécurité du patient.
Trois dispositifs gérés par la HAS ont pour objectif d’améliorer la sécurité du patient : le programme d’accréditation des médecins et équipes médicales, le dispositif national de déclaration des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), et le programme d’amélioration continue du travail en équipe (Pacte).
Tous les professionnels de santé sont concernés par la sécurité du patient, qu’ils exercent seuls ou en équipe, quel que soit le niveau hiérarchique et leur lieu d’exercice (en établissement de santé, en structure médico-sociale ou en ville).
La culture de sécurité des soins
La culture de sécurité des soins désigne un ensemble de manières de faire et de penser qui contribuent à la sécurité du patient et qui sont partagées collectivement au niveau de l’organisation des soins (équipes, établissements, structures de ville, etc.) et plus largement par la société.
Elle conditionne l’efficacité du déploiement des outils et des méthodes de gestion des risques.
Pour aller plus loin :
La gestion des risques
Même si une partie du risque peut être acceptable au regard de la performance recherchée, des événements indésirables inattendus surviennent dans certaines situations et doivent être analysés.
La démarche de gestion des risques vise à réduire la récurrence et la gravité des événements indésirables associés aux soins (EIAS). Pour ce faire, il est nécessaire :
- de mettre en place une démarche pluri professionnelle grâce à une organisation réunissant tous les acteurs (ou leurs représentants professionnels) concernés par le mode d’exercice, et adaptée au secteur d’activité (groupe projet, groupe d’analyse de pratiques, staff, équipes de soins, etc.) ;
- de repérer et identifier les risques d'événements indésirables dans le processus de soins. Cela est réalisé par l’ensemble des acteurs définis précédemment, en essayant d'identifier à la fois ceux qui pourraient se produire (c’est l’approche dite a priori ou proactive), et d'autre part ceux qui se sont déjà produits (c’est l’approche dite a posteriori ou réactive) ;
- d’analyser ces risques : c'est-à-dire évaluer les risques selon leur gravité et leur fréquence, et déterminer leurs causes et leurs conséquences ; puis, les hiérarchiser afin de les prioriser;
- de traiter en priorité les risques jugés non acceptables, c'est-à-dire rechercher des solutions, appelées barrières de sécurité, visant à empêcher la survenue des événements indésirables redoutés et à en limiter leurs conséquences;
- d’assurer le suivi et l’évaluation de la démarche, et de mettre en place un retour d’expérience, c’est-à-dire un partage entre professionnels des enseignements retirés de cette démarche.
Pour être efficace cette démarche de gestion des risques doit être intégrée au quotidien dans la gouvernance (et la gestion) de la structure dans laquelle travaillent les professionnels.
Pour aller plus loin :
- Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé
- Gestion des risques et protocoles de coopération : document d’aide pour les professionnels de santé
Un événement indésirable associé aux soins (EIAS) est un événement défavorable et inattendu (non lié à l’évolution naturelle de la maladie) associé aux actes de soins et d’accompagnement, qui a ou aurait pu avoir des conséquences pour le patient et qui s’écarte des résultats escomptés ou des attentes du soin.
En fonction du niveau de gravité de l’EIAS, on parlera aussi :
- d’un événement porteur de risque (EPR) lorsque l’EIAS n’a pas eu de conséquence ou lorsque les conséquences ont pu être évitées ou limitées (dans ce dernier cas, l’EIAS est dit “récupéré”). ;
- d’un événement indésirable grave associé aux soins (EIGS) lorsque les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent y compris une anomalie ou une malformation congénitale.
Tous les professionnels de santé sont encouragés à repérer et analyser les EIAS, quel que soit leur niveau de gravité, pour en tirer des enseignements pour l’avenir et éviter qu’ils ne se reproduisent.
Pour aller plus loin :
- Mode d’emploi de l’analyse des EIAS : outil simple et didactique pour réaliser l’analyse des EIAS
- Cadre général d’analyse des EIAS : pour permettre à tous les professionnels d’évaluer leur maîtrise du processus d’analyse et l’organisation du retour d’expérience.
Retours d'expériences issus de l'analyse des EIAS déclarés dans le cadre de l’accréditation des médecins
L’accréditation est un programme volontaire d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins qui concerne les médecins et les équipes médicales exerçant une spécialité dite à risques en établissement de santé (gynécologie-obstétrique, anesthésie-réanimation, chirurgie, spécialités interventionnelles, échographie obstétricale).
Les médecins engagés dans l’accréditation déclarent et analysent des EIAS survenus dans leur pratique quotidienne.
La base de données de l’accréditation compile ces EIAS et leurs analyses en vue d’en tirer des enseignements :
- permettre aux organismes agréés d'émettre des alertes auprès des médecins accrédités ;
- contribuer à l’élaboration ou à la révision de recommandations professionnelles ;
- développer des outils pour la pratique quotidienne.
Les solutions pour la sécurité du patient (SSP)
Les informations recueillies dans la base de données servent à l'élaboration de solutions pour la sécurité du patient (SSP) par les organismes agréés pour l'accréditation (OA).
Ces SSP sont des outils au service de la pratique quotidienne des professionnels. Elles ont pour objectif de réduire la récurrence et la gravité des EIAS en renforçant les mesures de prévention et en permettant soit d’annuler les complications (récupération), soit de réduire leur impact (atténuation).
Les SSP sont produites conformément aux exigences du guide « solutions pour la sécurité du patient - Méthode d'élaboration » HAS, mai 2012.
Il existe 3 types de SSP selon leur mode d'élaboration.
Ces SSP sont disponibles sur les sites internet des organismes agréés.
Liste de SSP de type 1
- Défaillance de consentement à la réalisation d'un acte interventionnel ;
- Matériel indisponible ou défectueux peropératoire en chirurgie de l'enfant ;
- Défaillance dans la prise en charge médicamenteuse de l’enfant en chirurgie ;
- Défaillances de drainage dans la prise en charge chirurgicale de l’enfant.
- Recommandations en cas de chute d'un greffon biologique ;
- Le risque tabagique en chirurgie ;
- Bon usage des anesthésiques locaux en injection intra et péri articulaire ;
- Conduite à tenir devant une rupture d'insert ou de tête céramique dans le cadre des prothèses totales de hanche ;
- Prévention du risque de brûlure cutanée en chirurgie arthroscopique
CFAR :
- Gestion d'une désaturation au bloc opératoire chez un patient intubé en ventilation mécanique ;
- Gestion d'une erreur de côté ou de site opératoire.
FCVD :
- Gestion des risques associés à la chirurgie de l’obésité ;
- Gestion des risques associés aux sutures mécaniques digestives ;
- Risque biliaire et défaut d'identification du canal cystique ;
- Chirurgie ambulatoire viscérale et digestive ;
- Gestion des risques des ré-interventions non programmées en chiurgie viscérale et digestive.
Gynerisq :
- Hémorragies du Post Partum ;
- Ruptures utérines ;
- Situation à risque d’asphyxie per-partum ;
- Dystocie des épaules ;
- Gestion des anomalies du RCF en salle de travail ;
- Stérilisation tubaire par la technique Essure.
Ces SSP sont élaborées par les organismes agréés et labellisées par la HAS, selon le guide "Attribution du label de la HAS à des solutions pour la sécurité du patient élaborées par les organismes agréés pour l'acrcéditation des médecins et des équipes médicales".
Liste de SSP de type 2
- Énergies laser en urologie, comment éviter les complications pour les patients (et les professionnels) ?, AFU, 2024
- Précautions à prendre lors de l'implantation d'une tige cimentée de prothèse de hanche, Orthorisq, 2023
- Coordination services d’urgences et de chirurgie orthopédique et traumatologique, Orthorisq, 2023
- Faire la check-list matériel 48 heures avant toute intervention programmée, Orthorisq, 2023
- Comment réagir face à une difficulté d’ablation du matériel d’ostéosynthèse ?, Orthorisq, 2016
- Grossesse de localisation inhabituelle : conduite à tenir devant la visualisation ou la non visualisation d'un sac ovulaire avec embryon ou vésicule vitelline, CFEF, 2016
- Surpoids maternel et échographie foetale, CFEF, 2016
Appelées aussi « Points clés et solutions pour la sécurité du patient», elles ont un thème commun à plusieurs spécialités. Il s’agit d’une coproduction entre plusieurs OA concernés par le thème et la HAS.
Liste de SSP de type 3
- L’effet tunnel en santé : comment faire pour en voir le bout ? - 2023
- No Go au bloc opératoire Comment renforcer les barrières de sécurité ? - 2018
- Comment gérer les risques associés à l’utilisation du bistouri électrique ? - 2018
- Comment sécuriser le circuit d’un prélèvement réalisé au bloc opératoire ? - 2017
- Comment réduire les risques associés à la création d’un pneumopéritoine en chirurgie digestive ? - 2016
- Check-list sécurité du patient au bloc opératoire en chirurgie infantile - 2015
- Coopération entre anesthésistes-réanimateurs et chirurgiens : mieux travailler en équipe - 2015
- Comment réagir face à la présence d’humidité dans des boites d’instruments stériles après incision du patient ? - 2014
- Comment éviter la confusion entre antiseptique et anesthésique injectable? - 2012
- Réduction des erreurs de site d’exérèse de lésions cutanées - 2012
Le tableau reprend pour chaque type de SSP, son mode de validation et de diffusion.
Type de SSP |
Type 1 |
Type 2 |
Type 3 |
Méthodologie d’élaboration |
Solutions pour la Sécurité du Patient - Méthode d'élaboration (2012) |
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Choix des thèmes | OA |
OA |
HAS / avis CRIS |
Promoteurs | OA |
OA |
HAS / OA (partenariat) |
Validation scientifique | Instances scientifiques et professionnelles de la spécialité |
Instances scientifiques et professionnelles des spécialités concernées |
Collège de la HAS |
Evaluation de la SSP | OA |
Groupe d’évaluation de la SSP (grille d’évaluation de la qualité méthodologique) |
HAS (pilotage de projet HAS) |
Validation finale de la SSP | OA |
Collège de la HAS (qualité méthodologique) |
Collège de la HAS |
Diffusion des SSP produites | Par la spécialité (programme de la spécialité, etc.) |
Par la HAS et les spécialités concernées (programme de chaque spécialité, etc.) |
Par la HAS et les spécialités concernées (programme de chaque spécialité, etc.) |
Suivi de la mise en œuvre de la SSP | OA |
OA/HAS |
OA/HAS |
Les EIAS remarquables
- Une erreur d’identité au bloc opératoire pédiatrique, OA-CHIRPED, 2014.
- Erreur d'administration d'un soluté de perfusion polyionique, OA-CHIRPED, 2014.
- Erreur de dose de morphine lors d'une rachianesthésie, CFAR, 2015.
- Arrêt inopportun d'un traitement anti-épileptique, Collège de neurochirurgie, 2015.
- Merci la check-list ! Une erreur de côté évitée de justesse, ORTHORISQ, 2015.
- Oubli de kinésithérapie respiratoire, SFCTCV, 2015.
Autres exemples d'analyse de la base REX
Des communications autres que les solutions pour la sécurité des patients (SSP), les EIAS remarquables et les flash sécurité patient (FSP) sont réalisés à partir de l’analyse par les OA ou la HAS d’un ensemble d’EIAS déclarés.
- Retard transfusionnel - analyse de 79 déclarations d'EPR ciblés, CFAR, 2010.
- Erreur d'administration d'un médicament - analyse de 214 déclarations d'EPR ciblés, CFAR, 2010.
- Accès difficile aux voies aériennes non prévu - analyse de 309 déclarations d'EPR ciblés, CFAR, 2010.
- Retour d'expérience sur l'analyse des EPR ciblés sur le thème de l'insuffisance rénale, Vascurisq, 2010.
- Ruptures utérines : extraction de la base REX, Gynerisq, 2012.
- Hémorragie du post-partum : analyse de la base REX, Gynerisq, 2012.
- Défaut de matériel en chirurgie vasculaire, Vascurisq, 2012.
- Risques biliaires liés à la cholécysectomie : base REX, FCVD, 2013.
- Retour d'expérience (base REX) sur la documentation d'un dossier à risque d'asphyxie pernatale, Gynerisq, 2013.
- Analyse des EPR ciblés sur l'ambulatoire à partir de la base REX HAS, Vascurisq, 2014.
- Gestion des risques des actes et des modalités de prise en charge de la lithiase biliaire, FCVD, 2015.
- Mise en jeu de la sécurité des patients en rapport avec l’utilisation de l’outil informatique, Orthorisq, 2016.
- Problèmes liés à l'informatiques, FCVD, 2018.
- Gestion des risques liés à l'utilisation des sources d'énergie au bloc opératoire, FCVD, 2018.
- Défaillance de la communication et/ou de la coopération entre les professionnels de santé, Vascurisq, 2018.
- Le "NoGo" : un nouvel évènement indésirable en chirurgie orthopédique : analyse des causes et des conséquences médico-légales, Orthorisq, 2018.
- Gestion des risques en chirurgie ambulatoire, FCVD, 2019.
- La crise Covid a-t-elle submergé les barrières de sécurité du système de santé ? Analyse des déclarations d'EIAS en lien avec la Covid-19, HAS, 2020.
- Lésion splénique au cours d'une coloscopie : une complication pas si rare que ça !CEFA-HGE, HAS, 2021.
- Impact de la pandémie COVID-19 sur les évènements indésirables associés aux soins, HAS, 2021.
- Difficultés rencontrées lors de la création ou la reprise d'une fistule Artério-veineuse dans un contexte d'urgence, Vascurisq.
- Etat des lieux des évènements indésirables associés aux soins en chirurgie ambulatoire, HAS, 2022.
- Analyse exploratoire des biais cognitifs dans les évènements indésirables associés aux soins, HAS, 2022
- Infection postopératoire précoce après retour au domicile d'une chirurgie vasculaire, Vascurisq, 2023
Retours d'expériences issus de l'analyse des EIGS déclarés dans le cadre du dispositif national
Dans le cadre du dispositif national, les EIGS doivent être déclarés et analysés par tous les professionnels de santé, qu’ils exercent seuls ou en équipe, au sein d’un établissement de santé, d’une structure médico-sociale ou en ville. Il s’agit de comprendre les raisons de la survenue des EIGS pour éviter qu’ils ne se reproduisent.
La HAS a pour mission de recevoir les déclarations d’EIGS anonymisées, de les analyser et de réaliser un rapport annuel accompagné de préconisations pour améliorer la sécurité du patient (Art. R. 1413-72 et Art. R. 1413-73 du Code de la santé publique).
De nombreuses situations à risque ont été mises en évidence depuis la naissance du dispositif en 2016. Parmi les plus fréquentes figurent les défauts de prise en charge, les suicides de patients et les erreurs médicamenteuses.
Rapports annuels
Depuis 2020, le rapport annuel sur les EIGS comporte notamment :
- des focus (brèves analyses descriptives illustrées par un exemple extrait de la base EIGS) sur certaines situations à risques identifiées,
- des analyses de risques spécifiques, complètes ou résumées, accompagnées de préconisations,
- et un retour sur les flashs sécurité patient publiés dans l'année en cours.
En 2023, la HAS a enregistré 4 083 déclarations d'EIGS, soit 71 % de plus qu'en 2022. Au total, 11 430 déclarations ont été transmises à la HAS depuis le début du dispositif en 2017. À l’exception de Mayotte, des déclarations d’EIGS sont faites dans toutes
les régions de France.
Consultez le rapport annuel synthétique (les abrEIGéS) et son annexe (le cahier technique) pour plus d'informations.
En 2022, 2385 déclarations d’EIGS ont été transmises à la HAS, portant à 7347 le nombre total de déclarations transmises à la HAS depuis 2017.
Consultez les 3 documents du bilan annuel 2022 pour prendre connaissance des principales informations à retenir (les abrEIGéS), des préconisations détaillées (le retour d’expérience national) et des données chiffrées agrégées (le cahier technique).
En 2021, ce sont 1 874 déclarations d’EIGS qui ont été transmises et analysées, portant à 4 962 le nombre total de déclarations transmises à la HAS depuis 2017.
Ce cinquième bilan annuel des EIGS déclarés et reçus à la HAS est celui qui enregistre la plus forte augmentation du nombre de déclarations depuis le lancement du dispositif en 2017. Ceci est encourageant pour le dispositif et témoin d’une meilleure culture de sécurité des professionnels de santé.
En 2020, ce sont 1 081 déclarations qui ont été transmises et analysées, portant à 3 088 le nombre global de déclarations d’EIGS transmis depuis 2017.
Le format de ce quatrième bilan annuel a été renouvelé dans le but d’apporter une meilleure lisibilité aux analyses faites sur le plan national, pour mieux sensibiliser à la « culture sécurité » et au retour d’expérience en France
Il est composé de 3 documents :
- un condensé des principaux éléments à retenir pour l’année avec une sélection de risques spécifiques
(les abrEIGéS) ; - le détail des préconisations ainsi que les focus sur des regroupements d'EIGS (le retour d’expérience national) ;
- et les données chiffrées agrégées (le cahier technique).
Ce troisième rapport annuel comporte, en première partie, une analyse descriptive des EIGS reçues en 2019 (n = 1 187) et, en deuxième partie, l’identification et le traitement des risques issus de l'analyse qualitative de l’ensemble des EIGS de la base (n = 2 007). Ainsi, 25 situations à risque ont été identifiées depuis le début de l’activité en 2017, dont 8 nouvelles en 2019. Un focus a été réalisé sur certaines d’entre elles (exemple : erreurs de saisie d’un médicament dans le réfrigérateur du service) et des préconisations ont été émises quand existent dans la littérature des recommandations validées en lien avec ces situations à risque ou à l’issue d’études de risques (exemple : défaillance d’utilisation de la check-list chirurgicale dans les secteurs opératoires et interventionnels).
Ce rapport a été réalisé sur les 820 EIGS déclarés sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables depuis son ouverture en mars 2017 et reçus à la HAS jusqu’au 31 décembre 2018. L’année 2018 a été marquée par un accroissement du nombre des déclarations lié à une meilleure connaissance du dispositif par les professionnels de santé, bien que des disparités existent toujours entre les secteurs de soins. L’achèvement de la construction du dispositif avec la nomination des dernières structures régionales d’appui (SRA) ainsi qu’un accroissement de l’information régionale et nationale sont des facteurs ayant favorisé cette augmentation. L’application d’un outil de recherche lexical associé au travail de synthèse des experts de la HAS a permis d’identifier des situations à risque. Enfin, de nouvelles préconisations ont été émises pour améliorer le dispositif.
Il s'agit du premier rapport d’activité annuel de la HAS concernant les EIGS déclarés sur l’année 2017. L’analyse des premiers 288 EIGS a permis, malgré leur faible nombre, de mettre en évidence des risques pour certains connus et pour lesquels existent des recommandations de bonne pratique et un risque moins bien connu qui concerne les départs de feu lors de l’utilisation d’un bistouri électrique au bloc opératoire. Par ailleurs, le fonctionnement du dispositif a été évalué et des préconisations ont été émises pour le renforcer.
Analyse de risques spécifiques
Parmi les situations à risque identifiées, certaines font l'objet d'une analyse approfondie en raison de leur fréquence ou de leur impact sur la sécurité des patients.
Dans le cadre de la politique d'amélioration de la prise en charge médicamenteuse portée par la HAS, une analyse a été menée sur l’ensemble des erreurs liées aux produits de santé, déclarées dans la base de retour d’expérience nationale des EIGS. Un rapport et une infographie présentant l’analyse de 256 erreurs liées aux médicaments, produits sanguins et médicaments dérivés du sang et dispositifs médicaux (mars 2017 - décembre 2019) ont ainsi été conçus.
Accéder à la publication Les erreurs associées aux produits de santé déclarées dans la base EIGS
En mai 2018, la Haute Autorité de santé a été saisie par le ministère de la Santé pour réaliser un état des lieux sur les EIGS survenus dans les SAMU. La HAS a réalisé cette étude à partir des dix EIGS reçus au 15 juin 2018 et transmis un rapport au ministère de la Santé en juillet 2018.
La HAS a poursuivi l’analyse de la base des EIGS et propose un rapport qui explore 36 événements déclarés liés au SAMU/SMUR jusqu’au 25 juin 2019 incluant les 10 premiers de 2018.
Accéder à la publication Les événements indésirables graves associés à des soins concernant les SAMU-SMUR
En 2018, les chutes de patient étaient l’un des 3 risques retrouvés dans près de 70 % des déclarations d’EIGS reçues à la HAS. Une analyse approfondie de 129 déclarations identifiées sur ce sujet a donc été réalisée (février 2017 - juillet 2019) et a permis d’aboutir à 9 préconisations pour l’amélioration de la gestion des risques liés aux chutes. Celles-ci s’adressent aux professionnels de santé et aux structures de soins.
Accéder à la publication Les chutes de patient déclarées dans la base EIGS
Dans le cadre du dispositif national de déclaration des EIGS, les suicides et tentatives de suicides font partie des évènements les plus fréquemment rapportés. A partir de 795 cas déclarés entre mars 2017 et juin 2021, la HAS a réalisé l’analyse des circonstances et des causes de ces suicides et tentatives de suicides, assortie d’enseignements et de préconisations en vue de réduire leur survenue. Tous les secteurs délivrant des soins (sanitaire, médico-social et ville) sont concernés par les résultats de ce travail.
Accéder à la publication : Les suicides et tentatives de suicide de patients
La HAS publie pour la première fois un rapport d’analyse de 195 EIGS en lien avec les services des urgences, déclarés à la HAS dans le cadre du dispositif national entre le 1er janvier 2022 et le 31 mars 2023. Huit préconisations à destination des professionnels de santé, des structures de soins, des régulateurs de l’offre de soins et du législateur y ont été formulées afin d’améliorer la sécurité des patients.
Accéder à la publication : Analyse des déclarations de la base nationale des évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) en lien avec les services des urgences
La HAS publie un rapport d’analyse de 1008 événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) en lien avec les dispositifs médicaux (DM) déclarés à la HAS dans le cadre du dispositif national entre le 1er mars 2017 et le 31 décembre 2023. Il s’adresse aux professionnels de santé, à la gouvernance des établissements de santé et aux structures régionales d’appui, notamment les OMéDITS.
Accéder à la publication : Analyse des déclarations de la base nationale des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) en lien avec les dispositifs médicaux (DM)
Flash Sécurité Patient (FSP)
La collection « Flash sécurité patient » a pour objectif d’attirer l’attention et de sensibiliser les professionnels de santé à la gestion des risques. Chaque flash est élaboré sur un risque particulier et récurrent à partir d’EIGS, identifiés et sélectionnés dans les bases de données nationales des événements indésirables graves associés aux soins ou de l’accréditation des médecins. Il relate des événements auxquels des professionnels de santé ont été confrontés et qui sont toujours liés à une succession de dysfonctionnements.
Pour en savoir plus : consulter la page dédiée aux FSP
Le travail en équipe et le programme Pacte
Une équipe est un groupe de professionnels qui s’engagent à travailler ensemble autour d’un projet commun centré sur le patient.La littérature scientifique montre que la qualité du travail en équipe impacte la sécurité du patient : des défauts d’organisation, de vérification, de coordination ou de communication au sein de l’équipe sont des causes majeures d’événements indésirables associés aux soins.Face à ce constat, la HAS met en oeuvre deux démarches qui visent à améliorer le travail en équipe :
- le programme d’amélioration continue du travail en équipe (Pacte)
L’engagement dans Pacte est volontaire et peut concerner toute l’équipe intra ou extrahospitalièrere travaillant en équipes pluriprofessionnelles et/ou pluridisciplinaires.
Objectif : faire de la sécurité du patient une priorité d’équipe, intégrée au quotidien dans la pratique des professionnels au sein des établissements de santé.
- le dispositif d'accréditation des médecins et équipes médicales
L’accréditation en équipe doit être intégrée à l’exercice clinique au quotidien, par essence multidisciplinaire et pluriprofessionnel. Le programme comporte, par exemple, des actions sur la coordination des acteurs, le partage d’informations ou l’harmonisation des pratiques. Les EIAS sont également sélectionnés et analysés collectivement.
La simulation en santé
La simulation en santé est une méthode pédagogique, basée sur l’apprentissage expérientiel et la pratique réflexive, qui s’adresse à tous les professionnels de santé. Elle permet d'améliorer les connaissances, les pratiques, les comportements et les organisations, notamment sur le champ de la gestion des risques, des facteurs humains et de la sécurité du patient.Pour en savoir plus : consulter la page dédiée à la simulation en santé
La sécurisation de la prise en charge médicamenteuse
L’objectif de la prise en charge médicamenteuse est d’assurer au bon patient l’apport du bon médicament, à la bonne posologie, selon la bonne voie, dans les bonnes conditions et au meilleur coût.La prise en charge médicamenteuse est un processus complexe qui repose sur l’organisation du circuit du médicament. Celle-ci doit prendre en compte dans sa mise en œuvre les facteurs humains et organisationnels, les facteurs environnementaux, l’évaluation des pratiques professionnelles et les situations à risque. Des dysfonctionnements dans le circuit du médicament peuvent avoir pour conséquence la survenue d'erreurs médicamenteuses.Depuis de nombreuses années, la HAS se mobilise pour améliorer la sécurité de la prise en charge médicamenteuse, en travaillant notamment sur la conciliation médicamenteuse et sur l'administration des médicaments (interruption de tâche, sécurisation de l'administration ou auto-administration par le patient lors d'une hospitalisation). De nombreux autres outils sont également disponibles sur ce sujet, dont des Flash Sécurité Patient.Par ailleurs, la HAS a intégré la prise en charge médicamenteuse dans la certification des établissements de santé depuis son origine, renforçant version après version les exigences dans ce domaine. Pour en savoir plus : consulter la fiche pédagogique sur l'évaluation de la prise en charge médicamenteuse.