Modalités d’utilisation et de diffusion des PSI (indicateurs de sécurité des soins hospitaliers) dans les pays de l’OCDE - juin 2012
Dans le cadre du projet de développement d’indicateurs de sécurité des soins hospitaliers produits à partir des données du PMSI, le consortium CLARTE a été chargé par la DGOS et par la HAS de réaliser un état des lieux des connaissances internationales relatives aux « modalités d’utilisation et de diffusion des PSI dans les pays de l’OCDE » et de formuler des recommandations sur les modalités de sélection, de production (à partir du PMSI) et de diffusion des résultats des indicateurs de sécurité des soins hospitaliers français. Le présent rapport restitue le travail mené par le consortium CLARTE et comprend 3 parties : (1) Une revue de la littérature internationale permettant d’identifier les modalités d’utilisation des PSI dans les pays de l’OCDE participant au projet HCQI et au consortium international de chercheurs IMeCCHI ; (2) Une enquête par questionnaire auprès d’experts internationaux (Canada, Allemagne, Etats-Unis, Belgique, Royaume-Uni, Suisse, OCDE, Union Européenne) participant au projet HCQI de l’OCDE ou au consortium IMeCCHI en vue de déterminer les PSI à l’étude ou utilisés en routine dans ces pays, leurs modes de production et les objectifs associés à leur utilisation (notamment à l’échelle des établissements de santé) ; (3) Des recommandations sur les modalités de sélection, de production (à partir du PMSI), de diffusion et de comparaisons des indicateurs de sécurité des soins hospitaliers français. La synthèse des informations issues de la revue de la littérature et de l’enquête par questionnaire a permis d’établir des recommandations sur les modalités de développement et de diffusion des indicateurs de sécurité des soins hospitaliers français ou « PSI français de 2ème génération ».
Le processus de développement-validation des PSI français implique une succession d’étapes standardisées : la sélection des populations de patients cibles (dénominateurs) ; la validation des cadres nosologiques, et des algorithmes de calcul des indicateurs (en collaboration avec des professionnels de santé concernés) ; l’étude de leur validité de critère par retour au dossier médical ; l’étude de la validité de construit par mesure des corrélations des PSI avec d’autres indicateurs de résultats ou de processus ; l’étude de la reproductibilité temporelle des indicateurs ; la validation de modèles d’ajustement spécifiques de chaque indicateur.
Il est recommandé d’utiliser les PSI existants dans le secteur de l’hospitalisation aiguë adulte (« PSI adultes ») et de les adapter aux règles de codage et aux classifications locales.
Les PSI ne sont ni des mesures épidémiologiques des complications hospitalières ni une mesure exhaustive de la qualité et de la sécurité des soins. Ils doivent être considérés comme des outils de dépistage d’évènements indésirables ciblés, associés à un défaut de qualité des soins, et donc potentiellement évitables. Ils permettent également d’identifier des différences systématiques de qualité des soins entre les établissements hospitaliers, d’assurer un suivi temporel de la fréquence des EIS à partir des bases de données de routine nationales et régionales et de mettre en évidence une éventuelle tendance temporelle de ces taux d’incidence.
Selon les pays, les PSI sont inclus dans différentes démarches d’amélioration de qualité et de la sécurité des soins : évaluation interne des établissements de santé ; Benchmarking national, régional et local ; amélioration de la qualité du codage des informations médico-administratives des établissements de santé ; formation médicale continue ; certification des établissements ; paiement à la diffusion des indicateurs de qualité et de sécurité des soins ; paiement à la performance ; diffusion publique. Si la diffusion privée aux autorités sanitaires ou aux établissements est un bon levier de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, la diffusion publique doit être envisagée en dernier lieu.