Cancer du sein : quelle place pour la symétrisation mammaire ?
La Haute Autorité de Santé publie aujourd’hui un rapport pour préciser les indications, la place et les conditions de réalisation des interventions chirurgicales de plastie mammaire visant à la symétrisation des seins dans le cadre d’une chirurgie du cancer du sein.
Les interventions chirurgicales réalisées pour traiter un cancer du sein peuvent conduire à une asymétrie entre les deux seins. Il existe plusieurs techniques de chirurgie plastique, dites de « symétrisation mammaire », employées suivant la nature de l’asymétrie. Toutefois, seules deux d’entre elles sont actuellement prises en charge sous condition dans le cadre de la symétrisation par l’Assurance maladie : la plastie mammaire unilatérale de réduction et la plastie mammaire unilatérale d’augmentation avec pose de prothèse mammaire.
C’est dans ce contexte que la Haute Autorité de Santé (HAS) a évalué les indications, la place et les conditions de réalisation et de prise en charge de l’ensemble des actes de symétrisation par plastie.
La symétrisation mammaire fait partie de la prise en charge globale du cancer du sein
La HAS indique que la correction d’une asymétrie mammaire résultant d’une chirurgie d’un cancer du sein fait partie intégrante de la prise en charge médicale du cancer du sein et ce, quel que soit le temps écoulé depuis l’intervention thérapeutique initiale. L’opération de symétrisation sur le sein non atteint peut être réalisée d’emblée ou de façon différée en fonction notamment de l’intervention réalisée pour traiter le cancer, de la technique de symétrisation à pratiquer et du choix de la patiente.
Une information transparente pour les femmes et un meilleur accès aux soins
La HAS rappelle que la décision de symétrisation découle d’un choix concerté entre les patientes et les chirurgiens. La HAS recommande donc une information complète dès le début du traitement du cancer, sur l’ensemble des techniques envisageables, y compris celles qui ne sont pas pratiquées par le chirurgien consulté ou dans son établissement. La HAS recommande une organisation des soins garantissant aux patientes l’accès à la technique la plus adaptée à leur situation clinique et à leur souhait, quel que soit l’établissement dans lequel elle est pratiquée.
La HAS recommande enfin que tout chirurgien intervenant dans le cadre de la prise en charge d’un cancer du sein possède une double compétence oncologique et plastique.
Un nouveau rapport de la HAS qui s’inscrit dans la continuité de nombreux travaux sur le cancer du sein
Le cancer du sein, de son dépistage à sa prise en charge médicale, est un sujet majeur pour la santé des femmes sur lequel la HAS a été amenée à produire de nombreux travaux, dont certains se complètent directement. En 2009, la HAS a évalué les différents types de prothèses mammaires. En 2011, elle a évalué la technique de reconstruction par lambeau cutanéograisseux (DIEP) et cette même année, la HAS a également publié des recommandations sur la participation au dépistage du cancer du sein des femmes entre 50 et 74 ans. Actuellement, elle poursuit dans ce champ du dépistage un travail sur l’identification des femmes à haut risque de cancer du sein et les modalités de dépistage. En outre, elle débute une évaluation sur le traitement du lymphœdème et de la raideur de l’épaule, qui peuvent survenir après la chirurgie du cancer du sein.
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