Objectifs

Ce travail est une évaluation médico-économique des 5 classes d’antihypertenseurs ayant démontré leur efficacité en morbi-mortalité dans la prise en charge de l’HTA essentielle non compliquée. Les 5 classes évaluées sont les diurétiques thiazidiques, les bétabloquants, les antagonistes de l’angiotensine II (ARAII), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les inhibiteurs calciques (ICa).

L’évaluation vise à comparer ces 5 classes à un moment spécifique de la prise en charge (l’instauration du traitement médicamenteux), en tenant compte des dimensions cliniques (efficacité, tolérance, persistance) et économique (efficience).

Le critère principal de l’évaluation est l’efficience, qui permet de comparer différentes options de prise en charge en tenant compte des différences d’efficacité qui les distinguent relativement aux différences de coûts de prise en charge qu’elles génèrent.

Résumé

  • La conclusion principale de l’évaluation porte sur l’efficience des traitements antihypertenseurs.
  • Le premier résultat confirme qu’un traitement médicamenteux dans l’HTA non compliquée est efficient comparativement à un placebo. La question de l’efficience des traitements non médicamenteux n’a pas été étudiée dans le cadre de ce travail et devrait être évaluée.
  • Le second résultat confirme les conclusions des recommandations étrangères en établissant la non efficience des bêtabloquants par rapport aux autres médicaments en l’absence de complications cardiovasculaires.
  • Le troisième résultat concerne les 4 classes qui ont une place dans la stratégie thérapeutique d’instauration de traitement dans l’hypertension non compliquée (DIUth, IEC, ICa, ARAII). L’évaluation démontre que ces classes ne sont pas équivalentes en termes d’efficience. Trois classes sont à considérer en priorité en instauration de traitement, car elles permettent d’optimiser collectivement le bénéfice net attendu du traitement de l’hypertension (DIUth, IEC, ICa). Lorsque l’écart de bénéfice clinique attendu de la prescription d’un ARA II, en termes de tolérance et de persistance, est mis en regard de l’écart de prix constaté en juillet 2012, la prescription d’un ARAII en instauration de traitement ne peut être considérée comme équivalente aux 3 autres classes. Toute modification substantielle de l'écart de prix entre les ARA II et les autres antihypertenseurs sera susceptible de modifier cette hiérarchisation.
  • D’autres éléments ont été mis en évidence au cours de ce travail, en particulier concernant la persistance aux traitements antihypertenseurs. L’étude réalisée a permis de montrer que la persistance au traitement antihypertenseur est faible, puisque : premièrement, 28% des patients adultes nouvellement traités ne renouvellent pas la primo-prescription dans les 12 mois suivant et deuxièmement, 35% des patients qui ont renouvelé au moins une fois la primo-prescription n’ont plus aucun traitement à la fin des 12 mois de suivi. L’étude a également permis d’observer que la persistance au traitement antihypertenseur varie selon la classe prescrite lors de l’instauration chez les patients en prévention primaire sans facteur de risque majeur. Toutes choses égales par ailleurs, le risque d’arrêter de se traiter chez ces patients est significativement réduit avec les ARAII et les IEC par rapport aux DIUth. Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence chez les patients en prévention secondaire ou en prévention primaire avec facteur de risque.

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