Efficience de la télémédecine : état des lieux de la littérature internationale et cadre d’évaluation
La télémédecine est une forme de pratique médicale à distance fondée sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, qui fait l’objet depuis 2011 d’une stratégie nationale de déploiement.
Les attentes autour de la télémédecine sont aujourd’hui très importantes et son développement confronte les pouvoirs publics, les patients et les professionnels à de nouvelles problématiques, en particulier celle de l’évaluation médico-économique des projets.
La demande de la DGOS à l’origine de ce rapport s’inscrit dans une optique d’aide à la décision publique.
Objectifs
A partir d’une revue de la littérature internationale portant sur l’évaluation médico-économique de la télémédecine, sans délimitation du champ à un domaine d’application spécifique, l’objectif de ce rapport est double :
- Réaliser un état des lieux des études d’évaluation médico-économique de la télémédecine et apprécier l’apport de cette littérature pour alimenter les réflexions concernant la question de l’efficience de cette forme de pratique médicale, la définition d’axes de déploiement et l’identification de modèles de financement ;
- Proposer un cadre d’évaluation médico-économique afin de favoriser la mise en œuvre d’évaluations dans le contexte français.
La revue de la littérature a montré l’importance de la littérature économique mais aussi ses limites : l’existence quasi exclusive de travaux étrangers, la faiblesse de leur qualité méthodologique et leur forte hétérogénéité selon les caractéristiques des études (pays, date de publication, méthode d’évaluation) et concernant les projets de télémédecine évalués (domaine d’application, spécificités de l’intervention évaluée, degré de maturité variable des projets).
En conséquence, les résultats des évaluations publiées n’ont pas permis de proposer une classification des pratiques de télémédecine identifiées comme efficientes, en fonction des stratégies comparées, du domaine d’application ou de la spécialité, des pratiques de télémédecine ou d’un modèle d’organisation des soins. Ils ne permettent pas non plus de formuler de conclusions afin de contribuer à orienter les choix de la politique de déploiement et d’alimenter la réflexion sur les modalités de financement de la télémédecine en France.
L’analyse des études a cependant mis en évidence les spécificités de la télémédecine : il s’agit d’une activité à forte composante organisationnelle, largement dépendante du contexte et de la problématique médicale à laquelle elle répond, qui conditionnent l’évaluation économique et limitent fortement la comparaison des résultats des études entre elles et leur transposabilité.
Cadre méthodologique
Afin de favoriser un développement cohérent d’études relatives à l’évaluation médico-économique de la télémédecine, un cadre méthodologique a été élaboré. L’objectif de ce cadre est d’améliorer la qualité des évaluations, en particulier, l’homogénéité méthodologique des études, mais aussi, de prendre en compte les spécificités de cette activité qui renvoie à un ensemble de pratiques avec de multiples effets.
Si la méthode d’évaluation médico-économique n’est pas spécifique à l’activité de télémédecine, la démarche adoptée dans l’élaboration de ce cadre d’évaluation se veut pédagogique :
- Dans un premier temps, la construction de la matrice d’impacts des effets attendus de la télémédecine permet de délimiter le périmètre de l’évaluation médico-économique ; une application aux 4 chantiers prioritaires identifiés par la DGOS est également disponible (permanence des soins en imagerie, prise en charge de l’accident vasculaire cérébral, santé des personnes détenues et prise en charge d’une maladie chronique).
- Dans un second temps, sont détaillés les points clés méthodologiques à prendre en compte dans la réalisation de l’évaluation médico-économique.
Promoteur : Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS)
La recherche bibliographique réalisée dans le cadre de cette phase préparatoire a porté sur la période janvier 2000 à mars 2010.