1 juin 2016

Le cancer du sein est le premier cancer chez la femme. En France, les dernières estimations indiquent environ 54 000 nouveaux cas et 12 000 décès chaque année. La radiothérapie est utilisée en complément du traitement chirurgical, en particulier après la chirurgie conservatrice pour limiter le risque de récidive loco-régionale.

Toutefois, le schéma standard d’irradiation externe du sein nécessite de nombreux déplacements (25 à 33) pour les séances de radiothérapie et expose à des effets secondaires cutanés fréquents. L’objectif de recherches actuelles est de proposer aux patientes une désescalade des traitements, avec en radiothérapie, une diminution de la dose totale délivrée aux tissus et/ou de la durée du traitement.

Qu’est-ce que la radiothérapie peropératoire (RTPO) dans le cancer du sein ?

Dans le cancer du sein, la radiothérapie peropératoire consiste en une irradiation unique, à l’intérieur de la zone d’exérèse de la tumeur, au cours de l’intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie générale.

La RTPO est proposée aux femmes présentant un cancer de bon pronostic traité par tumorectomie et en l’absence de contre-indications anatomiques notamment (grande proximité tumeur/peau, trop petit volume mammaire).

Quels sont les points évalués par la HAS ?

A la demande de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et de l’Institut national du cancer (INCa) dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, la HAS a évalué, en vue du remboursement de cette technique par l’Assurance maladie, les aspects suivants :

  • les conditions de réalisation de la RTPO,
  • la balance bénéfice/risque de la RTPO en comparaison avec celle de la radiothérapie externe standard, associée à la détermination de la population pouvant bénéficier de cette technique,
  • l’impact sur l’amélioration de la qualité de vie des patientes et la diminution du coût de la prise en charge globale.

Quel regard porte la HAS sur la radiothérapie peropératoire RTPO ?

La HAS constate que si cette modalité d’irradiation n’engendre pas de réelle modification en termes d’anesthésie ou d’hospitalisation pour la patiente, elle requiert en revanche des modifications d’équipements dans les blocs opératoires (radioprotection, câblages) ainsi que dans l’organisation des soins (nécessité d’une multidisciplinarité et d’une mobilisation des équipes accrue dans un environnement de radioprotection, surveillance de la patiente et de la procédure d’irradiation hors de la salle d’opération, allongement du temps d’occupation du bloc opératoire d’environ 1 heure).

Par ailleurs, au niveau clinique, la HAS souligne que les connaissances disponibles à ce jour relatives à l’efficacité et à la toxicité sont insuffisantes pour démontrer l’intérêt de cette modalité de radiothérapie par rapport à la prise en charge de référence dans le cancer du sein. De plus, il n’est pas non plus possible de définir la population cible la plus susceptible d’en bénéficier. Enfin, la HAS remarque que les travaux réalisés en France ne permettent pas de conclure à un bénéfice en termes de qualité de vie pour les patientes, ni à une diminution du coût global.

En conclusion, la HAS considère que les éléments ne sont pas actuellement réunis pour proposer une prise en charge de cette technique par l’Assurance maladie. Elle préconise donc de réserver l’utilisation de la RTPO à un cadre de recherche clinique.

Nous contacter

Service Presse
  • Mohamed Bouhadda - Chef du service presse
    Marina Malikité - Attachée de presse - 01 55 93 73 52
    Stéphanie Lecomte - Attachée de presse - 01 55 93 73 17
  • contact.presse[at]has-sante.fr

    Ces n° sont réservés aux journalistes, nous ne sommes pas habilités à répondre aux autres demandes.

     
  • Nous contacter

Voir aussi