La réduction des risques et des dommages dans les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD)
Contexte de la publication des recommandations
Ces recommandations de bonnes pratiques professionnelles sont inscrites au programme de travail 2016 - 2018 de l’Anesm au titre des points de vigilance et de la prévention des risques.
Elles s’inscrivent dans un contexte d’évolution législative et paradigmatique.
D’une part, la loi n°2016-41 de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 et ses décrets d’application :
- Confortent la politique de réduction des risques et des dommages, sécurisent ses intervenants et l’étendent au champ des substances psychoactives licites ;
- ajoutent, au-delà de la simple promotion, la supervision des comportements, des gestes et des procédures parmi les actions visant à réduire les risques et les dommages et autorisent à cet égard l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque ;
- autorisent l’utilisation par les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) de nouveaux outils et produits de santé (Tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), autotests de détection des maladies infectieuses, naloxone) et de nouvelles interventions (analyse de produits).
D’autre part, un changement de paradigme s’est opéré dans le domaine de la prévention et du soin en addictologie, qui s’est notamment traduit par le développement de réponses complémentaires aux stratégies de sevrage ou de substitution jusque-là exclusivement proposées. Dans cette perspective, la réduction des risques et des dommages s’inscrit au sein d’un continuum de réponses apportées aux conséquences sanitaires et sociales négatives des conduites addictives (depuis la prévention jusqu’à l’abstinence en passant par l’accompagnement ou la réduction des consommations).
Ces recommandations ont pour objectif d’accompagner ces changements.
Les destinataires des recommandations
Ces recommandations sont à destination des professionnels des CAARUD.
Elles peuvent également être utiles à leurs partenaires :
- de la santé : Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), secteur hospitalier (services d’addictologie, Equipes de liaison et de soin en addictologie (ELSA), etc.), médecine de ville, pharmaciens, réseaux de santé, centres de dépistage et de vaccination ;
- de l’insertion sociale et professionnelle : services sociaux, services instructeurs du Revenu de Solidarité Active (RSA), services d’accueil de jour ;
- du logement et de l’hébergement : Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), Services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO), etc. ;
- des collectivités territoriales : élus, dispositifs territoriaux de santé publique, Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), police municipale, etc. ;
- de la vie sociale et citoyenne : associations d’auto-support, acteurs de la lutte contre le SIDA, etc.
- Elles peuvent, enfin, être utiles aux personnes accueillies par les CAARUD et à leurs proches.
Les objectifs des recommandations
Ces recommandations identifient les bonnes pratiques professionnelles concourant à :
- la prévention des risques et la réduction des dommages sanitaires et sociaux afin de préserver ou d’améliorer l’état de santé et les conditions de vie des personnes usagères de drogues ;
- le recours à l’expertise et la participation des personnes usagères de drogues dans la construction des interventions et des parcours d’accompagnement proposés par le CAARUD ;
- l’implantation du CAARUD dans son territoire d’intervention et le développement d’un environnement partenarial facilitateur.