Actualisation des actes de biologie médicale relatifs au diagnostic de la trichinellose - Argumentaire
Contexte
La trichinellose est une zoonose cosmopolite, transmise par l'ingestion de viande crue contaminée par un nématode du genre Trichinella. Entre 2001 et 2003, en France, il y a eu une dizaine de cas confirmés. La trichinellose se présente chez l'Homme sous forme de petites épidémies sporadiques.
La trichinellose humaine débute généralement par des diarrhées et associe une fièvre élevée, un œdème de la face et des myalgies. Le pronostic peut être dramatique en raison de complications neurologiques ou cardiaques. Selon l'importance de la contamination, la trichinellose humaine peut passer inaperçue, se réduire à un œdème palpébral, ou être mortelle suite à un choc allergique.
Le diagnostic biologique repose sur la sérologie et éventuellement la biopsie musculaire.
Objectif
L’objectif de ce travail est de renseigner les techniques de sérodiagnostic actuellement pertinentes pour le diagnostic de la trichinellose.
Méthode
La méthode d’évaluation comprend la réalisation d’une analyse critique de la littérature synthétique disponible compilée avec la position des organismes professionnels.
Conclusion
La HAS considère que:
- le diagnostic d’une suspicion de trichinellose passe par la rechercher d’anticorps circulant par technique immunoenzymatique (EIA ou «ELISA») ou par l’immunofluorescence indirecte (IFI) et par immunoempreinte (IE «Western blot»);
- les autres techniques sont obsolètes: l’immunoélectrophorèse (IELP), l’électrosynérèse (ELS), la coélectrosynérèse (COES), l’hémagglutination sensibilisée (HAGG) et l’immunodiffusion double (IDD-Ouchterlony);
- l’hémagglutination indirecte (HAI) n’a pas de place dans le diagnostic de la trichinellose;
- le suivi sérologique de la trichinellose avec une recherche itérative d’anticorps du sérum ayant servi au sérodiagnostic de dépistage n’est plus indiqué; le suivi est réalisé aujourd’hui par imagerie.