Évaluation du parage de plaie de la pulpe par coiffage pulpaire direct - rapport d'évaluation technologique
Objectif
L’objectif était l’évaluation du parage de plaie pulpaire par coiffage pulpaire direct, sur dent temporaire ou permanente, en cas d’effraction pulpaire, apparue suite à un curetage carieux, un traumatisme ou accidentellement au cours d’un soin. Cette évaluation a été réalisée à la demande de l’Assurance maladie qui souhaite prendre en charge cet acte.
Méthode
Elle a consisté en une analyse critique de la littérature synthétique (recommandations de bonne pratique, rapports d’évaluation technologique, méta-analyses et revues systématiques) et d’essais cliniques, identifiés par une recherche documentaire systématique et sélectionnés sur des critères explicites, soit un rapport d’évaluation technologique, quatre revues systématiques avec méta-analyse, deux revues systématiques sans méta-analyse, trois études contrôlées randomisées et trois études rétrospectives non comparatives. La qualité méthodologique de ces publications a été estimée avec des grilles adaptées aux types de document. Le rapport d’évaluation technologique était d’assez bonne qualité méthodologique ; la qualité méthodologique des revues systématiques était bonne pour deux d’entre elles, assez bonne pour une autre et moyenne pour les trois dernières. Le risque de biais des études comparatives était modéré pour l’une d’entre elle et élevé pour les deux autres. Les trois études non comparatives étaient de qualité méthodologique moyenne.
Conclusion
Sur cette base, il peut être conclu que le coiffage pulpaire direct est une thérapeutique de conservation de la vitalité pulpaire, réalisée lors d’une effraction pulpaire. Le taux de succès de la procédure variait selon les études et son estimation est de fait difficile. À titre d’exemple, à 2 ans, sur dent temporaire, il était estimé à 89%, et sur dent permanente, il variait de 52 à 93% selon les études. Les études n’ont pas mis en évidence de différences significatives en matière de taux de succès, comparé aux autres thérapeutiques de conservation de la vitalité pulpaire (coiffage pulpaire indirect, pulpotomie partielle, pulpotomie cervicale) mais les études étaient de faible puissance. Concernant les facteurs pouvant avoir une influence sur le taux de succès du coiffage pulpaire direct, les données disponibles, parcellaires et de mauvaise qualité, ne permettent pas de conclure formellement même s’il semble exister une tendance pour certains facteurs ; ainsi, pour les dents permanentes, les données semblent indiquer une certaine influence du statut pulpaire (en faveur des dents asymptomatiques), de l’étendue de la lésion carieuse (en défaveur des lésions touchant plus de parois), du stade d’édification radiculaire (en faveur des dents permanentes immatures) et du type de restauration finale (en défaveur de l’utilisation du ciment verre ionomère). Les données sont contradictoires concernant le type de matériau et l’âge des patients. Enfin, les données ne montrent pas d’influence du type de dent, de l’origine de l’effraction, de la localisation de l’exposition et de l’expérience du praticien.