Hypothyroïdie : 10 messages courts pour promouvoir des traitements utiles et adaptés
La HAS publie aujourd’hui un document rappelant dix points clefs d’une prise en charge pertinente des patients atteints d’hypothyroïdie. Ce travail, réalisé en collaboration avec des professionnels et usagers du système de santé, souligne l’importance d’instaurer un réel dialogue avec le patient pour prendre en compte son ressenti, ses symptômes ainsi que ses données cliniques et biologiques.
En France, 1 à 2 personnes sur 100 sont atteintes d’hypothyroïdie. Cette sécrétion insuffisante d’hormones par la thyroïde touche principalement les femmes et survient en moyenne vers 60 ans. Or, le diagnostic et le traitement des patients restent à améliorer. Ainsi par exemple, les données de remboursement de l’assurance maladie montrent qu’entre 2006 et 2012, les prescriptions de lévothyroxine ont été initiées dans près d’un cas sur trois sans confirmation biologique du diagnostic. La Haute Autorité de Santé (HAS) publie aujourd’hui une fiche rappelant les points clés d’une prise en charge pertinente. Ce document est à destination de l’ensemble des professionnels de santé qui suivent ces patients, notamment les médecins généralistes et les endocrinologues. L’objectif est de renforcer leurs connaissances sur l’hypothyroïdie, d’améliorer le dialogue avec les patients pour choisir avec eux les examens et les traitements les mieux indiqués dans leur cas et d’éviter ainsi les traitements inutiles ou mal adaptés.
Une fiche issue de la collaboration avec les acteurs de terrain
La fiche a été réalisée en collaboration avec des professionnels de santé et desusagers. Ils ont retenu dix messages clefs issus des recommandations existantes et consensuelles sur le dépistage, le diagnostic et le traitement de l’hypothyroïdie.
En premier lieu, la HAS rappelle que le dépistage de l’hypothyroïdie en population générale n’est pas recommandé. Chez la personne qui présente des symptômes évocateurs d’hypothyroïdie, le dosage de la TSH (Thyroid Stimulating Hormon) doit être réalisé en première intention puis recontrôlé, avant de démarrer tout traitement.
Autre point majeur, la décision thérapeutique et le suivi du traitement doivent prendre en compte aussi bien les dosages hormonaux que les symptômes et le ressenti du patient. À ce titre, il est essentiel que le médecin instaure avec son patient un dialogue de qualité.
Un travail préalable à des recommandations complètes sur les dysthyroïdies
En complément de cette fiche, la HAS a inscrit à son programme de travail de l’an prochain l’élaboration de recommandations actualisées sur la prise en charge des troubles thyroïdiens Ce travail approfondi s’appuiera notamment sur les recommandations du NICE (The National Institute for Health and Care Excellence, Grande-Bretagne) sur le même sujet, attendues pour novembre 2019.