Place du vaccin Dengvaxia® dans la stratégie de lutte contre la dengue dans les départements français d'Outre-mer- Mayotte et territoires français d’Amérique
La HAS constate que Mayotte ne peut être considérée en l’état actuel des données épidémiologiques comme une zone d’endémie élevée de dengue.
Les restrictions d'utilisation du vaccin définies dans l'AMM et le RCP impliquent que Dengvaxia® ne peut être utilisé actuellement à Mayotte, quels que soient le statut sérologique ou la preuve documentée d'une infection antérieure à la dengue.
La HAS constate en revanche que les territoires français d’Amérique (Antilles et Guyane) peuvent être considérés en l’état actuel des données épidémiologiques comme des zones d’endémie élevée de dengue.
Cependant, les incertitudes actuelles sur la performance des tests de sérodiagnostic disponibles dans un contexte de diagnostic rétrospectif de l’infection par le virus de la dengue ne permettent pas d'envisager la mise en œuvre d'une stratégie de dépistage pré-vaccinal efficace permettant de ne proposer la vaccination qu’aux personnes ayant un antécédent d’infection par le virus de la dengue (en dehors d’une preuve documentée d’une infection confirmée virologiquement).
Par ailleurs, la faisabilité et l'acceptabilité d'une stratégie de dépistage pré-vaccinal ne sont pas à ce jour documentées.
Enfin, les données actuelles ne sont pas suffisamment solides pour envisager une stratégie vaccinale spécifique en direction des personnes atteintes de certaines comorbidités (drépanocytose et diabète).
En conséquence, la HAS ne recommande pas l’utilisation du vaccin Dengvaxia® :
- Pour les personnes qui vivent dans les territoires français d’Amérique (excepté pour celles apportant une preuve documentée d’une infection confirmée ;
- Pour les personnes qui se rendent dans les territoires français d'Amérique ;
- Pour les personnes qui vivent ou se rendent à Mayotte.
La HAS considère que la vaccination par le vaccin Dengvaxia® peut être proposée aux personnes vivant dans les territoires français d'Amérique et apportant la preuve documentée d'une infection antérieure par le virus de la dengue confirmée virologiquement.
Cette position de la HAS pourra être révisée d'une part en cas de reprise d'une circulation active de la dengue dans les territoires français d'Amérique ou en fonction de l’évolution de l’épidémiologie de la dengue à Mayotte, et d'autre part de la disponibilité d'un test diagnostique dont les performances dans un contexte de diagnostic rétrospectif de l’infection par le virus de la dengue auront été validées dans le cadre d'une évaluation indépendante.
La HAS recommande la réalisation d’une étude de séroprévalence chez les enfants âgés de 9 à 18 ans aux Antilles.