Test d’amplification des acides nucléiques pour le diagnostic biologique de la rougeole

Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 01 juil. 2019

Objectif(s)

Suite à la demande d’évaluation du Ministère et en vue d’une inscription à la NABM dans le cadre de l’article L.162-1-7 du code de la sécurité sociale, l’objectif de l’évaluation était de déterminer si la recherche de l’ARN viral de la rougeole par RT-PCR a une place dans le diagnostic biologique de la rougeole, notamment afin de confirmer plus rapidement les cas et de mettre en place les mesures préventives individuelles et collectives et de limiter la diffusion du virus. Aussi, la prise en charge par l’Assurance maladie permettra l’accès de cette technique aux laboratoires de ville, cette détection étant faite actuellement principalement par le CNR.

Méthode

La méthode d’évaluation a consisté :

  • en une analyse critique de la littérature traitant du diagnostic biologique de la rougeole, issue d’une recherche systématique suivie d’une sélection sur des critères explicites, soit six recommandations de bonne pratique, un manuel, un document concernant les normes de surveillance, un avis administratif et trois fiches pratiques destinées aux professionnels de santé ;
  • à recueillir l’avis argumenté des professionnels de santé concernés par le sujet, interrogés en tant que parties prenantes, soit le Centre national de référence Rougeole-Oreillons-Rubéole et le CNP d’Infectiologie-Fédération Française d’Infectiologie (CNP-FFI).

Conclusion

Sur la base de l’analyse de la littérature et de l’avis des organismes professionnels, il peut être conclu que la RT-PCR détectant l’ARN viral de la rougeole présente, dans le cadre de son éventuelle inscription sur la NABM, un intérêt dans les situations suivantes :

  • patient présentant des signes cliniques de rougeole :
    • hors foyer épidémique actif ;
    • en phase précoce de rougeole, idéalement dans les premiers jours de la phase éruptive (au-delà de ces premiers jours, la RT-PCR perd de son intérêt et l’examen à effectuer est la recherche des anticorps sériques) ;
  • patient ayant préalablement été immunisé (naturellement ou par vaccination avec une ou deux doses), immunodéprimé ou non, et présentant des signes cliniques de rougeole :
    • hors foyer épidémique actif ;
    • en phase précoce de rougeole, idéalement dans les premiers jours de la phase éruptive (sauf pour les patients immunodéprimés chez lesquels la fenêtre de détection est plus longue) ;
    • en complément de la recherche des anticorps sériques ;
  • personne récemment vaccinée (7-14 jours) développant une éruption de type rougeoleuse :
    • avec une notion de contage ou de circulation du virus ;
    • sans recherche concomitante d’anticorps sériques ;
    • préférentiellement par une RT-PCR identifiant uniquement le génotype A vaccinal, à défaut par une RT-PCR suivie d’un génotypage (approche plus longue).

Dans ces trois situations :

  • le prélèvement à privilégier est un prélèvement oro-pharyngé par écouvillonnage ;
  • chaque prélèvement doit obligatoirement être accompagné de renseignements cliniques (voir fiche de renseignements du CNR), notamment :
    • date et lieu présumés du contage ;
    • date de début de la phase éruptive ;
    • statut vaccinal (date et nombre de doses) ;
    • nature précise du prélèvement ;
    • existence d’une immunosuppression et précisions sur sa nature et son importance ;
  • l’examen utilisé doit être en mesure de détecter les génotypes en circulation ;
  • compte tenu de la forte contagiosité de ce virus, le résultat doit pouvoir être transmis très rapidement, idéalement dans les 24 heures, au maximum dans les 48 heures ;
  • en cas de résultat positif, le résultat et les renseignements cliniques doivent être transmis au CNR afin que celui-ci remplisse ses missions de surveillance.

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