Avis défavorable de la HAS concernant le maintien de l’inscription des actes d’amygdalectomie à l’amygdalotome

Communiqué de presse - Mis en ligne le 12 mars 2007
12 mars 2007

L’amygdalectomie, intervention chirurgicale d’indication fréquente en pédiatrie, consiste en l’ablation des amygdales palatines. La technique d’amygdalectomie à l’amygdalotome de Sluder ® (pince en forme de guillotine) a été longtemps pratiquée chez l’enfant, sous anesthésie générale légère et courte, et sans protection des voies aériennes. La réalisation de l’amygdalectomie ne se conçoit aujourd’hui que sous anesthésie générale avec protection des voies aériennes. Ainsi pratiquée, l’amygdalectomie à l’amygdalotome de Sluder® perd son avantage de rapidité par rapport aux autres techniques de dissection. De surcroît, elle n’est plus enseignée. La technique d’amygdalectomie la plus pratiquée actuellement est la dissection froide avec ligature ou diathermie bipolaire. La Haute Autorité de Santé (HAS) a donc rendu un avis défavorable quant au maintien de l’inscription des actes d’amygdalectomie à l’amygdalotome à la liste des actes remboursés par l’Assurance Maladie.

L’amygdalectomie, intervention chirurgicale d’indication fréquente en pédiatrie, consiste en l’ablation des amygdales palatines. L’amygdalectomie à l’amygdalotome de Sluder®, présentée pour la première fois en 1910, consiste à saisir les amygdales par une pince en forme de guillotine, à les extirper au doigt, et à laisser l'hémostase se faire spontanément. Elle était, et resterait encore, pratiquée sous anesthésie générale courte et légère, sans protection des voies aériennes. Ainsi réalisée, elle présente l’avantage d’être rapide mais aussi le risque majeur d’inhalation de sang avec obstruction réflexe des voies aériennes pouvant conduire au décès. En 2000, l’Anaes avait restreint sa réalisation aux enfants de moins de 7 ans, à l’exclusion du syndrome d’apnée obstructive du sommeil, et avec intubation systématique.

Selon les règles actuelles de bonne pratique, l’anesthésie générale lors de l’amygdalectomie chez l’enfant a pour but d’assurer une composante hypnotique suffisante pour éviter la mémorisation peropératoire, et une composante analgésique efficace. Elle requiert donc une anesthésie générale balancée impliquant une protection des voies aériennes. L’amygdalectomie à l’amygdalotome de Sluder®, réalisée selon ces règles, perd son avantage de rapidité de réalisation par rapport à l’amygdalectomie par dissection. De plus, elle n’est actuellement plus enseignée. Il existe de nombreuses techniques alternatives de dissection, efficaces et répondant aux règles actuelles de bonne pratique. Elles sont prises en charge par l’Assurance maladie. Le choix d’une technique plutôt qu’une autre revient au chirurgien ORL selon l’indication, l’âge du patient et l’expérience de l’opérateur. La plus fréquemment pratiquée serait la chirurgie froide avec ligature ou diathermie bipolaire.

En conclusion, l’amygdalectomie ne se conçoit aujourd’hui que sous anesthésie générale avec protection des voies aériennes, après information éclairée concernant les risques inhérents à chaque technique. Par conséquent, l’avis de la HAS sur le maintien de l’inscription des actes d’amygdalectomie à l’amygdalotome de Sluder® à la liste des actes remboursés par l’Assurance Maladie est défavorable. Il a été transmis pour servir de base scientifique à l’Assurance Maladie, qui dispose du pouvoir réglementaire de décider de la suppression de ces actes de cette liste.

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