Baclocur® (baclofène) peut être prescrit en traitement de dernier recours chez les patients alcoolo-dépendants ayant une consommation d’alcool à risque élevé (consommation d’alcool > 60 grammes/jour pour les hommes ou > 40 grammes/jour pour les femmes). Sa prescription est associée à un suivi psychosocial axé sur l’observance thérapeutique et la réduction de la consommation d’alcool (objectif visé avec ce traitement). Un suivi rapproché du patient est nécessaire en particulier pendant la phase d’instauration de traitement avec titration de dose. Le suivi d’un patient dépendant à l’alcool impose une prise en charge multidisciplinaire.

 

Baclocur® : thérapeutique de dernier recours, pour patients ayant une consommation d’alcool à risque élevé

Quatre médicaments sont déjà disponibles en France dans le cadre de la prise en charge de l’alcoolo-dépendance. Baclocur® est une option thérapeutique de dernier recours pour réduire la consommation d’alcool. Il peut être prescrit chez certains patients dits patients ayant une consommation d’alcool à risque élevé, c’est-à-dire qui consomment plus de 60 g d’alcool par jour pour les hommes ou plus de 40 g par jour pour les femmes. Une bière (25 cl), un verre de whisky (2,5 cl), un verre de vin (10 cl) ou encore un cocktail type « vodka orange » contiennent tous approximativement 10 grammes d’alcool pur.

 

Une posologie maximale de 80 mg/j

Le traitement par Baclocur® peut être instauré avec ou sans phase préalable de sevrage alcoolique.  La posologie de Baclocur® est augmentée progressivement, sans dépasser la dose maximale de 80 mg/j. Un suivi rapproché du patient est nécessaire en particulier pendant la phase d’instauration de traitement avec titration de dose. En l’absence d’efficacité après 3 mois de traitement, celui-ci doit être arrêté de façon progressive. Il n’existe pas de données issues d’études au-delà de 12 mois (cf. résumé des caractéristiques du produit – RCP).
Des documents d’information sur les modalités d’utilisation de Baclocur® à destination des prescripteurs et des patients seront disponibles lors de la commercialisation du médicament.

 

Un suivi qui inclut des approches complémentaires

Lorsqu’on prend en charge des patients dépendants à l’alcool, une approche pluridisciplinaire est conseillée. Il peut s’agir d’interventions psychosociales pouvant être menées selon de nombreuses approches : psychothérapie de soutien, thérapie cognitivo-comportementale, approche corporelle, méditation…

 

Attention aux effets indésirables et au surdosage

Baclocur® peut augmenter les risques de chute, de convulsion, de dépression respiratoire ou encore d’apnée du sommeil. Il n’existe pas d’antidote spécifique au surdosage qui se manifeste en particulier par des troubles de la conscience (jusqu’au coma), une hypotonie musculaire et des troubles psychiatriques tels que confusion, hallucinations ou convulsions.

Au regard des incertitudes sur son efficacité et sa tolérance, l’intérêt clinique de Baclocur® sera réévalué par la commission de la transparence de la HAS dans un délai maximal de 3 ans.

 

Cet article est fondé sur l’avis de la commission de la transparence (CT) sur Baclocur®, validé le 20 novembre 2019.

 

Rédaction Arielle Fontaine – HAS & Citizen press