Utilisation du vaccin contre la maladie à virus Ebola ERVEBO
En France, la HAS considère que le vaccin ERVEBO peut être utilisé dans la cadre de son AMM chez les personnes âgées de 18 ans ou plus. Pour les professionnels susceptibles d'être exposés, la HAS confirme les recommandations du HCSP qui consiste à vacciner :
- les professionnels se rendant en zone épidémique, en fonction du niveau d’exposition attendu après analyse avec les organisateurs des tâches futures ;
- les professionnels des établissements de santé susceptibles de prendre en charge un cas de MVE en France (ESR), notamment ceux qui seraient en contact direct avec le patient ou ses produits biologiques ;
- les professionnels dans le cadre de la post-exposition à des fluides contaminés ;
selon les modalités définies et détaillées par le HCSP dans son avis publié en 2020.
En outre, la HAS précise que l'utilisation d'ERVEBO en France pourrait être possible dans d'autres circonstances, notamment pour la vaccination post-exposition des sujets contacts à la suite de la déclaration d'un cas sur le territoire national. La vaccination devra alors être réalisée le plus précocement possible après l'exposition.
Dans ces circonstances, l'utilisation du vaccin dans des populations faisant l'objet de précautions d'emploi, voire hors AMM en raison de données encore limitées (enfants, femmes enceintes et allaitantes, immunodéprimés) pourrait être envisagée au cas par cas compte tenu de la gravité de la maladie. Dans ce cas, la décision de vaccination fera suite à une concertation pluridisciplinaire prenant en compte les risques et les bénéfices attendus en fonction de chaque situation clinique. La vaccination conduira à la mise en place d'un suivi rapproché de ces personnes (notamment pour le recueil des événements indésirables immédiats et retardés), ainsi qu'à l'arrêt de l'allaitement pour les femmes concernées.
Comme le HCSP, la HAS rappelle que, dans tous les cas, outre les rappels sur les modes de transmission et la dangerosité du virus Ebola, la vaccination doit faire l’objet :
- d’une information sur l’efficacité vaccinale observée (niveau de protection et durée incertains à ce jour), les possibles effets indésirables ;
- d'une sensibilisation sur la nécessité d’une observation stricte des mesures barrière indispensables à connaître et à maîtriser pour prévenir les contaminations, la vaccination ne dispensant pas de leur respect, et d’une déclaration de tout accident d’exposition. L'ensemble de ces mesures sont détaillées dans l'avis du HCSP publié en 2020 et doivent impérativement être suivi par les professionnels lors de la prise en charge d'un cas de MVE.
Enfin, la HAS souligne que la mémoire immunitaire induite par ERVEBO est incertaine et que les données actuelles ne permettent d'établir la nécessité d'une dose de rappel.