COVID-19 : Accompagner la fin de vie des personnes dans les structures sociales ou médico-sociales
Les règles sanitaires mises en place pour contenir l’épidémie de COVID-19 ont bouleversé l’accompagnement de la fin de vie et mis à mal les rituels autour des décès, nécessaires à la démarche de deuil. La HAS diffuse une contribution qui vise à identifier les pratiques permettant, malgré la crise, d’accompagner les personnes et leurs proches, de façon digne et humaine.
Dans le contexte de l’épidémie, l’enjeu pour les professionnels des structures du social et du médico-social est d’adapter leurs pratiques pour maintenir des accompagnements de la fin de vie et des décès qui respectent la dignité de la personne, ses souhaits et ceux des proches tout en protégeant les individus des risques sanitaires. Dans une contribution élaborée à partir d’initiatives récentes de terrain, la commission en charge du social et du médico-social de la HAS identifie les actions à engager et les rituels transitoires qui peuvent être mis en œuvre par les équipes. Non exhaustif, ce document est susceptible de s’enrichir de nouvelles expériences.
Accompagner la personne en fin de vie, maintenir le lien avec les proches
Même en situation de crise, les principes éthiques qui président à l’accompagnement de la fin de vie et du décès doivent continuer à prévaloir. La visite des proches à la personne en fin de vie reste autorisée et peut être organisée dans le respect des conditions sanitaires en vigueur. Quand ces visites sont impossibles ou trop restreintes, le lien avec les proches doit être préservé, par quelque moyen que ce soit (téléphone, tablettes…).
De même, le recueil des souhaits de la personne reste essentiel. A-t-elle désigné une personne de confiance ou rédigé des directives anticipées ? Ou bien a-t-elle, même de façon informelle, fait part de ses volontés ?
Soutenir les proches lors d’un décès
Lorsque la personne décède, il est capital de trouver des gestes et des moyens pour que les proches puissent entamer leur deuil alors même que tous les rituels sont bouleversés par les consignes sanitaires : la toilette funéraire est interdite ; peu de proches sont autorisés à accéder au corps ; les obsèques ne peuvent rassembler plus de 20 personnes qui doivent garder leurs distances.
L’annonce du décès est une étape importante. Les expériences de terrain montrent que les conditions de cette annonce sont améliorées dès lors que les proches ont été tenus régulièrement informés, en amont, de l’évolution de l’état de santé de la personne. Lorsque le décès survient, il est important d’identifier les besoins et les attentes des proches : besoin de se recueillir, suivi psychologique. Il est essentiel de leur expliquer les modalités funéraires en période de confinement et de s’assurer qu’ils les comprennent.
Enfin, l’information et le soutien des autres résidents dans ces moments sont nécessaires pour montrer aux vivants la manière dont sont pris en charge les défunts et leurs proches.
Soutenir les professionnels confrontés à la fin de vie et au décès
En cette période de pandémie, pour respecter des consignes sanitaires évolutives, les professionnels ont dû s’adapter très vite pour tenter de répondre à chaque situation avec humanité. Certains ont eu le sentiment de ne pas avoir pu accompagner aussi dignement qu’ils l’auraient souhaité la personne en fin de vie et ses proches. Pour les aider et les soutenir dans un contexte où la charge émotionnelle est très forte, l’échange et la prise de décision partagée sont primordiaux. Il est, bien sûr, impératif qu’ils disposent du matériel nécessaire pour garantir les conditions de sécurité sanitaire. Et il est essentiel que, sur leur lieu de travail, ils puissent bénéficier de temps de répit pour prévenir ou apaiser les tensions et le stress.
Lorsque cela s’avère nécessaire, un soutien psychologique pourra aussi leur être proposé. La HAS publiera dans les jours qui viennent un travail spécifique sur la souffrance des professionnels du monde de la santé.
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