Levée du confinement : quel suivi des femmes enceintes ou ayant accouché ?
La HAS actualise ses Réponses rapides consacrées au suivi des femmes enceintes ou ayant accouché. Publiées début avril ces préconisations sont enrichies et adaptées dans le contexte de la levée progressive du confinement.
Depuis le 2 avril 2020, la HAS a publié deux Réponses rapides pour assurer le suivi et l’accompagnement des femmes enceintes et de celle qui viennent d’accoucher (retrouvez ici et ici les précédentes actualités correspondantes). Après une première actualisation le 24 avril, ces fiches sont aujourd’hui mises à jour en collaboration avec les conseils professionnels et les associations d’usagers, pour tenir compte de la levée progressive du confinement. La HAS y aborde l’importance de la décision médicale partagée sur la façon de gérer cette période et précise les spécificités liées au suivi de la femme enceinte et de celles ayant accouché.
Levée du confinement : l’importance d’une décision partagée après discussion entre le professionnel et la femme
En période de levée du confinement, la HAS émet des recommandations valables aussi bien pour le suivi des femmes enceintes que pour celles ayant accouché. Dans les deux cas, ce suivi doit être modulé en fonction de l’évolution locale de l’épidémie (intensité de la circulation du virus), de l’accès aux ressources sanitaires locales ainsi que de la demande de la mère ou du couple concernés. Le recours à la téléconsultation reste à privilégier et doit être apprécié en fonction de la situation clinique de la femme et de ses besoins. Pour les consultations en présentiel et parce que la vigilance est de mise, les mesures barrières sont à promouvoir tant en cabinet qu’à l’hôpital : port du masque, hygiène des mains et distanciation physique pour éviter tout risque de transmission du SARS-Cov 2.
Aussi, la levée du confinement doit-elle être adaptée au cas par cas et faire l’objet d’une démarche de décision partagée entre la femme ou le couple et le professionnel ou l’équipe de soin qui suit la grossesse. Doivent ainsi être pris en compte : les facteurs épidémiologiques, les facteurs médicaux de la femme, ses conditions de vie et de travail avec le service de médecine du travail, le retentissement du confinement sur son état de santé.
Enfin, la HAS rappelle l’importance de rester attentif à la sécurité psychologique et émotionnelle de la femme (avec le cas échéant des consultations en présentiel pour lui apporter du soutien notamment).
Les adaptations dans le suivi de la femmes enceinte induites par le contexte
La consultation initiale au 1er ou 2ème mois de grossesse par une sage-femme, un gynécologue-obstétricien, un gynécologue ou bien le médecin généraliste doit être bien maintenue. Réalisée si possible par téléconsultation, cette consultation est l’occasion d’aborder également les conditions de travail de la femme et notamment la prévention des risques professionnels.
Pour toutes les femmes, la HAS précise qu’il faut conserver l’articulation du suivi de grossesse à l’occasion des 3 consultations échographiques.
En complément, elle préconise le maintien des consultations intermédiaires au 4ème et 6ème mois de grossesse : par téléconsultation ou à défaut par téléphone pour les femmes à bas risque afin de limiter leurs déplacements. A l’inverse, les consultations en présentiel restent à envisager pour les femmes dont la grossesse est à haut risque ou dès lors qu’elles présentent un risque psycho-social.
La HAS propose que les femmes enceintes fassent l’objet d’un dépistage virologique (RT-PCR) au minimum en amont des interventions programmées (césarienne, déclenchement), et au mieux avant toute hospitalisation programmée.
Il est recommandé aux femmes étant au 3ème trimestre de grossesse (qui sont à risque de développer une forme sévère de COVID-19) de ne pas poursuivre ou reprendre leur activité professionnelle (hors télétravail et après une décision médicale partagée) et de respecter les mesures barrières et la distanciation physique.
Les changements dans le suivi après l’accouchement
Dans la réponse Rapide consacrée au suivi de la mère et de son bébé, outre le rappel de l’importance de limiter les sorties de la mère et de son enfant, la HAS recommande de renforcer le suivi postnatal. Celui-ci doit être réalisé en fonction des besoins perçus par le professionnel ou exprimés par la mère sur différents aspects : le suivi de l’allaitement maternel ; le dépistage de la dépression postnatale, et l’accompagnement de la mère ou du couple dans leurs pratiques parentales (surtout pour les femmes dont c’est le premier enfant). Ce suivi peut aujourd’hui s’appuyer sur les dispositifs de ville comme la Protection Maternelle et Infantile (PMI) et le Programme de retour à domicile (PRADO) maintenant que ceux-ci reprennent tous leurs activités. Ce renfort des équipes ambulatoires est important dans la continuité des soins et le suivi des femmes et de leur enfant (médecin, sage-femme, puéricultrice intervenant à domicile).
Par ailleurs, la visite postnatale à domicile pour la mère doit être maintenue en présentiel, 6 semaines après l’accouchement pour permettre un examen gynécologique, la mise ou remise en place éventuelle d’une contraception, enclencher la rééducation du périnée, les actions de prévention etc. C’est aussi l’occasion d’initier le suivi de l’état de santé de l’enfant dès la naissance : dépistages, vaccinations, développement de l’enfant (examens obligatoires mensuels du 1er au 6ème mois).
Pour ce qui est de la vaccination, celles des nourrissons reste obligatoire (à 2, 4, 5, 11, 12 et 16-18 mois).
Enfin, la HAS aborde également les cas d’enfants nés de mères ayant contracté le COVID-19 et recommande pour eux la mise en place d’un suivi spécifique de leur état de santé de leur naissance jusqu’à leurs 2 ans.
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