Des fiches pour guider les médecins généralistes dans la prise en charge des patients suspectés de COVID-19
La HAS publie ce jour un ensemble de fiches pratiques à destination des médecins généralistes sur la conduite à tenir face à un potentiel cas de COVID-19. Synthèses des connaissances actuelles sur la prise en charge de cette maladie, elles expliquent notamment quels tests faire et quand, que le patient soit symptomatique ou non, comment les interpréter et quand envisager un isolement.
Le virus du COVID-19 circule toujours. Pour éviter un rebond de l’épidémie, il est primordial que les cas soient rapidement identifiés et isolés. La majorité des patients atteints du COVID-19 n’ont pas besoin de soins lourds à l’hôpital. Ils sont pris en charge par leur médecin généraliste. À la suite d’une saisine du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), la HAS a élaboré des recommandations pour rappeler les éléments du diagnostic clinique, la démarche de recours aux tests, les modalités d’interprétation des résultats et la conduite à tenir en fonction de ces derniers. Ce travail a été mené en collaboration avec le CNGE, le collège de la médecine générale (CMG) et la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Comme toutes les réponses rapides élaborées par la HAS, les préconisations formulées sont susceptibles d’évoluer en fonction des nouvelles données scientifiques.
Quatre fiches pratiques adaptées à chaque situation
La HAS formule 7 réponses rapides pour prendre en charge les patients présentant des signes évocateurs de COVID-19 ou les patients asymptomatiques mais ayant été en contact avec une personne malade. Dans tous les cas, le médecin doit mesurer la saturation en oxygène, qui constitue un élément crucial du diagnostic clinique et le seul élément qui permettra d’opter pour une prise en charge en ambulatoire ou pour une hospitalisation. La HAS fournit également 4 fiches pratiques qui abordent respectivement :
- la conduite à tenir face à un patient symptomatique, en fonction de la date d’apparition des symptômes ;
- la conduite à tenir face à une personne asymptomatique, en fonction de la date d’exposition ;
- l’interprétation d’un test RT-PCR et la conduite à tenir selon le résultat ;
- l’interprétation d’un test sérologique et la conduite à tenir selon le résultat.
Des fiches dédiées à l’interprétation des tests diagnostiques
La HAS rappelle que les tests virologiques (RT-PCR sur un prélèvement nasopharyngé) et les tests sérologiques sont à réaliser à des stades différents de l’infection et apportent des informations différentes. C’est la date d’apparition des symptômes qui oriente le choix du médecin dans sa prescription. Ainsi, le test RT-PCR est réalisé entre le 1er et le 7ème jour après les premiers symptômes – ou avant le dixième jour après le potentiel contact pour un patient asymptomatique. Le résultat de ce test indique si le virus est ou non présent dans le nasopharynx du patient, c’est-à-dire si le patient est infecté par le virus.
Les tests sérologiques sont réalisés à partir du 14ème jour après les premiers symptômes. Ils indiquent quant à eux si le patient a déjà rencontré le virus, que l’infection soit encore en cours ou passée. En revanche, les tests sérologiques ne renseignent pas sur la contagiosité d’un patient et ne permettent pas, en l’état actuel des connaissances, de statuer sur une éventuelle immunité protectrice contre le virus. Ils sont plus difficiles à interpréter que les tests virologiques car leur résultat n’est pas binaire, contrairement à celui d’un test de grossesse par exemple. C’est d’ailleurs un des éléments qui amené la HAS à ne pas recommander les autotests lors de son rapport d’évaluation du 18 mai 2020[1].
Afin d’aider les praticiens à interpréter le résultat des tests virologiques et sérologiques, la HAS leur consacre une fiche spécifique. Pour les tests sérologiques, la cinétique d’apparition des différents types d’anticorps, aussi appelés immunoglobulines, a son importance. Les deux types d’immunoglobulines recherchées par la plupart des tests disponibles sont les IgG et les IgM. Ainsi, la présence d’IgM sans IgG révèle une infection plutôt débutante ; la présence d’IgG sans IgM traduit quant à elle une infection à un stade plus avancé voire passée, mais le manque de connaissances à ce jour ne permet pas de savoir si la personne est en fin d’infection ou guérie.
Quand le diagnostic de COVID-19 est posé, la HAS insiste sur l’importance d’isoler le patient et de prévenir au maximum les potentiels cas contacts. Les conditions d’isolement du patient à son domicile sont évaluées en prenant en compte plusieurs facteurs, tels que son autonomie et la présence de personne(s) à risque de formes sévères de COVID-19 au domicile. Le traitement est symptomatique, éventuellement combiné à un suivi du patient par le médecin généraliste, une infirmière et/ou d’autres professionnels de santé selon les besoins (kinésithérapeute, diététicien, orthophoniste…).
[1] « Place des tests sérologiques rapides (TDR, TROD, autotests) dans la stratégie de prise en charge de la maladie COVID19 »
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