Chirurgie de l’obésité : la HAS fait le point sur les nouvelles techniques
La HAS a synthétisé les connaissances sur les techniques émergentes de chirurgie bariatrique afin de déterminer si elles peuvent être validées et intégrées à l’offre de soin. Parmi les 17 nouvelles techniques identifiées dans le monde, 3 font l’objet d’essais cliniques en France. Les résultats de ces essais permettront à la HAS de les évaluer.
La chirurgie bariatrique est en perpétuelle évolution et des techniques innovantes voient régulièrement le jour. Présentées comme plus simples à réaliser, plus rapides, plus efficaces ou entrainant moins d’effets secondaires, certaines pourraient compléter l’arsenal thérapeutique existant pour la prise en charge de l’obésité. Compte tenu de l’enjeu de santé publique la HAS a souhaité faire l’état des lieux de ces techniques et a mené un travail par étapes : repérer les nouvelles techniques proposées dans le monde puis déterminer celles qui sont en voie de diffusion en France. Pour ces dernières, la HAS a identifié les études cliniques en cours à l’issue desquelles elle pourra se prononcer. L’objectif est d’évaluer l’efficacité et la sécurité des techniques de chirurgie bariatrique avant qu’elles ne se diffusent sur le terrain, et ainsi éviter un scénario similaire à celui du by-pass gastrique dit « en oméga »[1], pratiqué pendant plusieurs années en France sans évaluation préalable et in fine non validé.
Trois techniques à valider avant de les proposer aux patients
La HAS a analysé les études publiées les plus récentes, participé aux congrès scientifiques sur le sujet et travaillé en lien étroit avec la Société française et francophone de chirurgie de l'obésité et des maladies métaboliques (SOFFCO-MM). Au total, 17 nouvelles techniques ont été recensées dans le monde, dont 3 sont susceptibles de se diffuser en France : la SADI-sleeve, la bipartition du transit et l’endosleeve. Pour chacune d’elles, des études cliniques sont en cours (programme hospitalier de recherche clinique – dit PHRC – notamment) ce qui rend prématurée leur évaluation par la HAS, et donc leur diffusion plus large sur le territoire. La HAS se tient prête à les évaluer dès que les résultats des études cliniques seront disponibles. Durant cette phase de recherche clinique, ces trois techniques de chirurgie bariatrique ne peuvent être réalisées que dans le cadre d’essais cliniques après information du patient et elles ne sont ni intégrées dans les recommandations de bonne pratique ni prises en charge financièrement par l’Assurance maladie.
Améliorer les pratiques et la prise en charge de l’obésité
Ce travail s’inscrit dans une démarche au long cours menée par la HAS pour l’amélioration de la prise en charge des personnes souffrant d’obésité. Elle a ainsi publié et actualise régulièrement des recommandations sur la prise en charge de l’obésité de l’adulte, de l’enfant, sur la chirurgie de l’obésité. La HAS est par ailleurs l’un des acteurs de la feuille de route interministérielle sur l’obésité pilotée par la DGOS, la DGS, la CNAM (2019-2022).
Enfin, dans le cadre du réseau collaboratif européen EUnetHTA, la HAS participe à un travail qui devrait à terme – au printemps 2021, contribuer à la révision des indications des techniques de chirurgie bariatrique.
Indications de la chirurgie bariatrique chez l’adulte : rappel des recommandations de la HAS La HAS rappelle que la chirurgie est un traitement de seconde intention de l’obésité – c’est-à-dire après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois – et concerne les patients dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égal à 40 kg/m2, ou dont l’IMC est supérieur ou égal à 35 kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie. En cas de réussite, elle aide à une perte de poids importante et persistante. Pourtant cet acte lourd ne doit être réalisé qu’à l’issue d’une décision médicale partagée, avec une information claire sur les techniques existantes, leurs avantages et inconvénients, leurs conséquences, les complications et sur la nécessité d’un suivi médical tout au long de la vie. |
[1] Voir le communiqué de presse du 23 septembre 2019 « Chirurgie de l’obésité : la HAS est défavorable au remboursement du bypass gastrique en oméga »
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