Indications de l’échographie de contraste lors de suspicion de carcinome hépatocellulaire (CHC) chez un adulte à haut risque (cirrhose, VHB, antécédent de CHC)

Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 16 oct. 2024

Origine et enjeux d’évaluation

Le CNP de radiologie (G4) a demandé à la HAS d’évaluer le bénéfice/risque d’une échographie de contraste du foie (ECUS) mise en œuvre après une IRM ou un scanner multiphasique non concluants auprès d’adultes à haut risque de carcinome hépatocellulaire (CHC) présentant un à deux nodules supra centimétriques.

L’évaluation réalisée en réponse à cette demande a eu pour but : de clarifier la place de l’ECUS au sein des stratégies de caractérisation ; de définir ses conditions de réalisation ; et d’apprécier le bien-fondé de son inscription à la CCAM.

Périmètre et méthode d’évaluation

Cette évaluation s’est appuyée sur la conduite d’une revue systématique de la littérature (2000-2024) ainsi que sur le recueil de l’opinion argumentée des patients et professionnels de santé qui ont été consultés comme experts ou comme parties prenantes. Elle a porté sur cinq champs ciblant l’intérêt diagnostique, la sécurité, les enjeux organisationnels, les préférences et attentes des patients ainsi que les conditions de réalisation de l’ECUS.

Résultats et conclusions

Les faits publiés, de faible à très faible niveau de preuve, et les opinions réunies conduisent à conclure que l’ECUS présente une balance bénéfices/risques favorable et constitue une alternative envisageable dans les indications suivantes :

  • caractérisation non invasive de 2e ligne
    • une ECUS peut être mise en œuvre en 2e ligne chez les sujets à haut risque de CHC pour préciser la caractérisation de 1 à 2 nodules ≥ 1 cm présentant à l’IRM ou au scanner multiphasique un seul critère majeur de CHC (rehaussement artériel ou lavage isolé non périphérique portal ou tardif) ou aucun critère majeur de CHC sur un examen complet mais de qualité insuffisante et non corrigible par sa simple réitération ;
    • à cette 2e ligne, l’ECUS n’est pas indiquée si l’IRM ou le scanner suspectent une lésion maligne autre qu’un CHC ; une IRM ou un scanner peuvent lui être préférés si la visibilité du nodule à l’échographie n’est pas certaine ; dans les autres cas, la modalité choisie (IRM, scanner, ECUS) diffère de celle non concluante en 1ère ligne et dépend de son accessibilité et de ses contre-indications ;
  • caractérisation non invasive de 1ère ligne
    • une ECUS peut être envisagée en 1ère ligne chez les sujets à haut risque de CHC pour caractériser 1 à 2 nodules ≥ 1 cm en cas de contre-indication à l’IRM et au scanner multiphasiques.

La mise en œuvre de l’ECUS dans ces indications nécessite d’appliquer les conditions de réalisation définies dans ce rapport en accord avec les professionnels ce qui sous-tend notamment un respect des contre-indications et précautions d’emploi du SonoVue® ainsi que l’implication d’un radiologue spécifiquement formé à cet acte (limiter la variabilité inter-opérateur) et assisté d’un professionnel de santé habilité à injecter le produit de contraste. Cette mise en œuvre nécessite également de recourir à son issue à une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) afin de définir la prise en charge optimale du patient.

La population cible à associer à ces indications d’ECUS demeure inconnue.

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