Cervicalgie : l’imagerie, uniquement dans des cas bien définis
Votre patient est atteint d’une cervicalgie ? Si elle n’est pas d’origine traumatique, l’imagerie médicale n’est indispensable qu’en cas de signes d’alerte, dits « drapeaux rouges ». En cas de cervicalgie commune, elle n’est indiquée que si la douleur persiste au-delà de 4 à 6 semaines. Si la cervicalgie est consécutive à un traumatisme, l’imagerie ne sera nécessaire que dans certains cas bien définis. Le point sur les situations qui requièrent, ou non, le recours à l’imagerie médicale.
Cervicalgies non traumatiques : sans signe d’alerte, pas d’imagerie avant 4 à 6 semaines
Fréquentes, les cervicalgies non traumatiques sont le plus souvent « communes », sans signe de gravité. La douleur s’améliore généralement avec un traitement symptomatique en 4 à 6 semaines sans qu’aucun examen d’imagerie ne soit nécessaire. Plus rarement, elles s’accompagnent de signes d’alerte, dits « drapeaux rouges » qui doivent être recherchés devant toute cervicalgie. Ils peuvent être liés à une maladie inflammatoire rhumatismale, infectieuse, vasculaire ou tumorale. Ces cervicalgies requièrent alors une imagerie pour orienter une prise en charge spécifique et/ou urgente.
Place de l'imagerie cervicale dans le diagnostic des cervicalgies non traumatiques
L'imagerie est indiquée d'emblée en cas de cervicalgie en présence de drapeau rouge. | |
L'imagerie n'est pas indiquée en cas de cervicalgie commune (avec ou sans radiculalgie) évoluant depuis moins de 4 à 6 semaines. | |
L'imagerie se discute en cas de cervicalgie commune persistante plus de 4 à 6 semaines. |
Quand elle est indiquée, quels types d’imagerie privilégier ?
- Devant des signes évocateurs d’une maladie inflammatoire rhumatismale, infectieuse ou tumorale : l’IRM est indiquée.
- S’il s’agit d’une cervicalgie commune qui persiste plus de 4 à 6 semaines, une IRM est indiquée en présence de radiculalgie, sinon on aura recours à la radiographie en première intention.
- S’il existe des signes suspects de dissection artérielle cervicale, on aura recours à l’angio-IRM.
- Et avant un geste invasif, une IRM est indiquée.
Avant toute imagerie, il est nécessaire de proposer au patient, à efficacité comparable, les techniques les moins irradiantes. Le dialogue avec le patient concernant la balance bénéfice/risque de l’imagerie est essentiel.
Cervicalgies consécutives à un traumatisme cervical non pénétrant : évolution favorable dans ≃ 50 % des cas
Les traumatismes non pénétrants du rachis cervical représentent un motif important de consultation aux urgences. La cervicalgie apparaît le plus souvent dans les heures qui suivent le traumatisme. Elle peut durer quelques semaines et évolue favorablement dans environ la moitié des cas.
Chez des sujets sans trouble de conscience, seuls 2 à 3 % des traumatismes non pénétrants cervicaux sont associés à des lésions « significatives » du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique.
Place de l'imagerie dans le diagnostic des cervicalgies consécutives à un traumatisme cervical non pénétrant
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Dans le contexte de l'urgence, l'imagerie est indiquée :
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Dans les autres cas, l'imagerie cervicale n'est pas indiquée. |
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Chez la femme enceinte : l'imagerie est à discuter au cas par cas. |
Quand elle est indiquée, quels types d’imagerie privilégier ?
En 1re intention
- Cas général : scanner sans injection ;
- Découverte de lésions à risque vasculaire : complément angio-scanner ;
- Suspicion d’une dissection artérielle cervicale : angio-IRM ou à défaut angio-scanner.
En 2e intention, après l’imagerie initiale
- Signes neurologiques faisant suspecter une lésion médullaire : IRM ;
- Suspicion d’une atteinte discale ou ligamentaire : IRM.
À distance du traumatisme
- Cervicalgie persistante sans lésion significative à l’imagerie initiale : IRM.
Les deux règles de prédiction clinique d’une lésion sévère du rachis cervical après un traumatisme
Dans le contexte de l’urgence, ces deux règles établissent des critères pour aider le médecin à décider si une imagerie est nécessaire face à un patient qui se présente avec un traumatisme non pénétrant du rachis cervical. |
Rédaction Arielle Fontaine (HAS) & Citizen press