Rapports d'analyse prospective
Numérique : quelle (R)évolution ? Rapport d'analyse prospective 2019
Ce rapport s’attache, par le prisme des missions de la Haute Autorité de santé (HAS), seule autorité publique indépendante en santé et accompagnement social et médico-social, à définir des conditions qui lui paraissent fondamentales afin de faire du numérique un outil au service de la qualité, de la sécurité et de l’efficience du système de santé et d’accompagnement social et médico-social. La HAS a centré son approche sur quatre axes qui lui apparaissent, dans la vision prospective réclamée par le législateur, autant de conditions nécessaires à ce que le virage numérique déjà amorcé se fasse sous le signe de la confiance et de la qualité.
Pour un numérique au service de tous les usagers et de l’engagement de chacun.
Pour les usagers, les gains, en termes d’accès et en termes de mobilisation personnelle ou collective, sont essentiels. Trois préoccupations se profilent d’ores et déjà pour rendre le numérique acceptable socialement.
- La première a trait à l’accès physique à Internet et aux technologies associées. Plusieurs rapports, dont la HAS se réapproprie les conclusions, mettent en exergue la suppression des zones « blanches » ou « grises » qui obèrent l’accès universel à Internet. Dans ce même esprit, les difficultés matérielles à l’égard des fournisseurs d’accès ou d’acquisition d’outils électroniques indispensables pour accéder à la e-santé devraient également être traitées par des aides appropriées.
- La deuxième porte sur la nécessité de progrès dans la médiation numérique. Pour
tous, car il ne s’agit pas seulement de viser les publics les plus précarisés ou vulnérables, mais aussi tous ceux qui éprouvent une difficulté, technique ou culturelle, avec le numérique. D’autant que les outils de la littératie en santé ou de la littératie numérique pourraient potentialiser leurs efforts pour réduire cet écart culturel. À quoi il faut ajouter que si les solutions numériques étaient co-construites avec leurs bénéficiaires finaux, les besoins de médiation seraient encore réduits. - La troisième préoccupation tient à la sauvegarde de l’anonymat lorsqu’il est prévu par certaines politiques de santé ou d’accompagnement social : maladies à déclaration obligatoire, don et utilisation des produits du corps humain, centre d’hébergement et de réinsertion sociale, pour ne citer que ces trois exemples.