Nature de la demande

Réévaluation ASMR

Réévaluation.

Avis favorable au remboursement en association au fulvestrant, chez les femmes ménopausées ayant un cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2-, sans atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme, en première ligne métastatique chez les femmes en rechute précoce d’une hormonothérapie adjuvante ainsi qu’en deuxième ligne métastatique après une première ligne d’hormonothérapie.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport au fulvestrant seul.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

En l’absence d’atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme, la stratégie thérapeutique repose sur l’hormonothérapie.

Chez les femmes ménopausées, un traitement par inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien (létrozole ou anastrozole) est recommandé en 1ère ligne, sauf si celui-ci a été administré dans le cadre d’un traitement adjuvant arrêté depuis moins de 12 mois. L’ajout d’un inhibiteur des CDK4/6 [IBRANCE (palbociclib), KISQALI (ribociclib) ou VERZENIOS (abémaciclib)] à l’inhibiteur de l’aromatase est préconisé dans les recommandations actuelles de pratique clinique. KISQALI (ribociclib) en association au fulvestrant est également une option thérapeutique chez les femmes diagnostiquées d’emblée au stade avancé ou en rechute d’une hormonothérapie adjuvante. En cas de progression de la maladie sous hormonothérapie, le choix thérapeutique dépendra notamment du type de traitement reçu antérieurement, sans que la séquence optimale d’hormonothérapie ne soit clairement établie. Après une 1ère ligne au stade avancé associant inhibiteur de l’aromatase et inhibiteur de CDK4/6, les traitements qui pourront être proposés en 2ème ligne sont le fulvestrant seul, le tamoxifène ou l’exémestane seul ou en association à l’évérolimus. Dans le cas d’une progression sous hormonothérapie administrée en monothérapie au stade avancé, l’association d’une hormonothérapie, notamment par fulvestrant, à un inhibiteur de CDK4/6 est recommandée. Le recours à une chimiothérapie cytotoxique est une option disponible à n’envisager qu’en cas de présentation agressive de la maladie.

Place du médicament

Compte tenu de la démonstration de la supériorité de l’ajout de VERZENIOS (abémaciclib) au fulvestrant par rapport au fulvestrant seul désormais en termes de survie globale, l’association de VERZENIOS (abémaciclib) au fulvestrant, de même que l’association de KISQALI (ribociclib) au fulvestrant, est une option de traitement à privilégier par rapport au fulvestrant seul chez les femmes ménopausées ayant un cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2-, sans atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme, en première ligne métastatique chez les femmes en rechute précoce d’une hormonothérapie adjuvante ainsi qu’en deuxième ligne métastatique après une première ligne d’hormonothérapie.

Les inhibiteurs des CDK4/6 en association à une hormonothérapie disposent d’une indication à la fois en 1ère et 2ème ligne au stade avancé. Néanmoins, aucune donnée n’est disponible pour établir la séquence optimale de traitement. L’intérêt clinique d’un retraitement par un inhibiteur des CDK 4/6 chez les patientes en ayant déjà reçu un dans une ligne antérieure n’est pas démontré.

Le choix de l’inhibiteur des CDK4/6 à utiliser en association au fulvestrant entre VERZENIOS (abémaciclib), KISQALI (ribociclib) et IBRANCE (palbociclib) doit notamment prendre en compte le niveau de preuve de la démonstration en termes d’efficacité ainsi que le profil de tolérance de chaque spécialité. En particulier, concernant VERZENIOS (abémaciclib), ce choix doit prendre en compte la démonstration d’un gain en survie globale par rapport au fulvestrant seul ainsi que son profil de tolérance propre marqué par des événements thromboemboliques veineux et des troubles digestifs fréquents (diarrhées), en sus du risque de neutropénie déjà observé avec les deux autres inhibiteurs des CDK4/6 et nécessitant une surveillance régulière de la NFS (cf. RCP).

Pour rappel, VERZENIOS (abémaciclib) en association au fulvestrant n’a pas de place, faute de données cliniques (avis du 12 décembre 2018) :

  • en première ligne métastatique chez les femmes ayant un cancer diagnostiqué au stade avancé ainsi que chez les femmes en rechute tardive d’une hormonothérapie adjuvante ;
  • chez les femmes non ménopausées et/ou avec atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme ;
  • après échec d’un autre inhibiteur des CDK4/6 (KISQALI ou IBRANCE).

Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par VERZENIOS (abémaciclib) reste important en association au fulvestrant chez les femmes ménopausées ayant un cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2-, sans atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme, en première ligne métastatique chez les femmes en rechute précoce d’une hormonothérapie adjuvante ainsi qu’en deuxième ligne métastatique après une première ligne d’hormonothérapie.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu de :

  • la démonstration de la supériorité de l’ajout de VERZENIOS (abémaciclib) au fulvestrant par rapport au fulvestrant seul en termes de survie globale (gain absolu de 9,47 mois avec l’ajout de l’abémaciclib ; HR=0,757, IC95% [0,606 ; 0,945]) après un suivi médian de 48 mois, chez des patientes en première ligne dans le cadre d’une rechute précoce ou en deuxième ligne métastatique,

et malgré :

  • un surcroit de toxicité avec des événements indésirables de grades = 3 notés chez 68% des patientes versus 28% avec le fulvestrant seul, une toxicité hématologique et gastro-intestinale (diarrhées rapportées chez 87% des patientes versus 28% avec le fulvestrant seul) ayant conduit à des adaptations posologiques voire des interruptions de traitement, ainsi que des événements thromboemboliques veineux graves observés,
  • l’absence de donnée robuste sur la qualité de vie des patientes,

la Commission considère que l’ajout de VERZENIOS (abémaciclib) au fulvestrant apporte, comme KISQALI (ribociclib) en association au fulvestrant, une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport au fulvestrant seul dans la prise en charge du cancer du sein localement avancé ou métastatique, RH+/HER2-, chez la femme ménopausée sans atteinte viscérale symptomatique menaçant le pronostic vital à court terme, en première ligne métastatique chez les femmes en rechute précoce d’une hormonothérapie adjuvante ainsi qu’en deuxième ligne métastatique après une première ligne d’hormonothérapie.


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