Avis n° 2021.0034/AC/SEESP du 27 mai 2021 du collège de la Haute Autorité de santé relatif à l’opportunité de modifier le schéma de vaccination avec le vaccin Vaxzevria en réponse à la saisine du DGS du 25 mai 2021
Le Directeur général de la Santé a sollicité l’avis de la HAS en urgence, pour savoir s’il y a lieu de modifier et en particulier de raccourcir le délai d’espacement entre les deux doses de vaccin, actuellement fixé à 12 semaines pour le vaccin d’AstraZeneca.
La saisine souligne que les variants B.1.617, qui ont émergé en Inde en octobre dernier, et qui ont été classés récemment comme Variants of concern (VOC) par l’OMS, en particulier en raison de leur contagiosité (liée notamment à la présence d’une mutation E484 au sein des sous-lignages 1 et 3), diffusent largement dans le monde et progressent particulièrement au Royaume-Uni à la suite de nombreux cas importés. Les données rendues publiques par les autorités britanniques semblent montrer d’une part que la prévalence du lignage B.1.617.2 progresse rapidement et qu’il pourrait devenir dominant outre-manche, au détriment du variant B.1.1.7, avec un avantage probable en terme de transmissibilité, et d’autre part que l’efficacité de la protection générée par les vaccins est modérée vis-à-vis du lignage B.1.617.2 pour les personnes ayant reçu une seule dose de vaccin (elle devient importante à compter de deux semaines après la seconde dose), selon l’analyse de risque menée par les autorités sanitaires britanniques.
A qui s’adresse ces recommandations ?
Elles s’adressent à :
- Aux pouvoirs publics
Quels sont les objectifs de cette recommandation ?
Évaluer l’opportunité de modifier le schéma de vaccination avec le vaccin Vaxzevria en réponse à la saisine du DGS du 25 mai 2021.
Principales conclusions de la recommandation :
Sur la base des données épidémiologiques et des données récentes « en vie réelle » concernant l’efficacité du vaccin VAXZEVRIA après une première et une deuxième dose, la HAS conclut que la situation épidémiologique en France n’est actuellement pas comparable à celle du Royaume-Uni, le variant britannique restant actuellement prédominant sur le territoire national, sans élément en faveur d’une diffusion communautaire significative du variant indien.
Par ailleurs, les données britanniques en vie réelle concernant le vaccin VAXZEVRIA renforcent la nécessité de maintenir un schéma vaccinal en deux doses, mais ne sont pas de nature à remettre en cause les recommandations émises par la HAS concernant l’espacement des doses. L’autorisation de mise sur le marché du vaccin VAXZEVRIA prévoit un délai de 4 à 12 semaines entre les 2 doses et la HAS recommande un intervalle de 9 à 12 semaines (l’efficacité vaccinale après la seconde injection étant la plus élevée autour de 12 semaines).
Enfin, la HAS souligne l’importance de la poursuite de la surveillance active du variant indien mise en œuvre sur l’ensemble du territoire national. Cet avis sera revu au regard de l’évolution des données disponibles et de l’évolution du contexte épidémiologique. L’émergence significative de la souche « indienne » en France pourrait faire reconsidérer le choix du vaccin à utiliser contre ce variant plutôt