TALTZ (ixékizumab) - Rhumatisme psoriasique
Nature de la demande
Modifications des conditions de l’inscription.
Le service médical rendu désormais important (auparavant il était modéré) dans le traitement, seul ou en association avec le méthotrexate, du rhumatisme psoriasique actif chez les patients adultes qui ont présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond.
Quel progrès ?
Pas de progrès dans la prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
L’objectif de la prise en charge est de contrôler les symptômes (inflammation, douleur et raideur rachidienne) et prévenir les dommages structuraux afin de préserver ou améliorer les capacités fonctionnelles, l’autonomie, la participation sociale et la qualité de vie des patients ainsi que d’obtenir la rémission clinique ou à défaut un faible niveau d’activité de la maladie.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (jusqu’à la dose maximale autorisée) constituent le traitement symptomatique de référence de première intention. Les antalgiques peuvent être utilisés pour les douleurs résiduelles, en association aux autres traitements. Les injections locales de corticoïdes peuvent être envisagées pour les arthrites et les enthésites.
En 1ère ligne de traitement de fond, les traitements de fond conventionnels synthétiques - csDMARD (méthotrexate, léflunomide, sulfasalazine) doivent être envisagés en cas d’arthrite périphérique réfractaire au traitement symptomatique. Ils n’ont pas montré d’efficacité sur les manifestations axiales ou enthésitiques isolées.
En 2ème ligne, en cas d’échec, contre-indication ou intolérance aux traitements de fond conventionnels, des traitements de fond biologiques (bDMARD) ou des thérapies ciblées synthétiques (tsDMARD) peuvent être envisagées.
Les traitements biologiques actuellement disponibles comprennent des anti-TNF (adalimumab, étanercept, infliximab et certolizumab pegol) et des inhibiteurs d’interleukines (un anti-IL12/23, l’ustekinumab, deux anti-IL17, le sécukinumab et l’ixékizumab, et récemment un anti-IL23, le guselkumab) Les anti-TNF et les anti-interleukines ont une AMM superposable à partir de la 2ème ligne de traitement, néanmoins la Commission recommande que les anti-interleukines soient utilisés préférentiellement en cas d’échec des anti-TNF (soit en 3ème ligne et plus).
De plus, deux inhibiteurs de JAK (tsDMARD) sont disponibles, le tofacitinib (XELJANZ) et récemment l’upadacitinib (RINVOQ) qui ont également une AMM en échec d’au moins un traitement de fond conventionnel (soit à partir de la 2ème ligne). Compte tenu de l’absence d’études cliniques ayant comparé directement le tofacitinib aux anti-TNFα, de l’absence de supériorité de l’upadacitinib par rapport à l’adalimumab et d’un recul plus important avec les anti-TNFα, ces derniers doivent être privilégiés en 2ème ligne de traitement de fond. En l’absence de données versus les anti-interleukines, la place des anti-JAK ne peut être précisée par rapport à ces médicaments.
Chez les patients atteints de formes non sévères et peu actives, ayant eu une réponse inadéquate à au moins un csDMARD et chez qui ni les bDMARD ni les inhibiteurs de JAK sont appropriés, l’aprémilast (OTEZLA), un inhibiteur des PDE4, peut être envisagé.
Place de TALTZ (ixékizumab) dans la stratégie thérapeutique :
Compte tenu de l’absence de démonstration de la supériorité de l’ixékizumab par rapport à l’adalimumab (anti-TNF) sur un critère de jugement purement articulaire et du recul plus important en termes d’efficacité et de tolérance avec cette classe de médicament, la Commission considère que chez les patients atteints d’un rhumatisme psoriasique actif en échec d’un traitement de fond conventionnel (soit en 2ème ligne de traitement), les anti-TNF doivent être privilégiés en première intention. La place de TALTZ (ixékizumab) se situe donc principalement après échec d’au moins un anti-TNF (soit en 3ème ligne et plus).
En l’absence de comparaison directe de l’ixékizumab aux autres options thérapeutiques disponibles après échec d’au moins un anti-TNF (anti-interleukines et anti-JAK), sa place par rapport à ces médicaments ne peut être précisée.
Recommandations particulières
Compte tenu du risque potentiel rare mais grave de réactions systémiques à l’injection incluant des réactions anaphylactiques avec l’ixékizumab sous-cutané mais aussi avec les autres traitements de fond biologiques, la Commission de la Transparence conseille que la 1ère injection sous-cutanée de ce médicament soit réalisée dans une structure de soins adaptée.
La Commission rappelle qu’il est important de prendre en charge les facteurs de risques cardiovasculaires compte tenu du risque cardiovasculaire majoré dans les rhumatismes inflammatoires chroniques.
Service Médical Rendu (SMR)
Important |
Le service médical rendu par TALTZ (ixékizumab) est désormais important dans l’indication de l’AMM. |
Amélioration du service médical rendu (ASMR)
V (absence) |
La Commission estime que ces nouvelles données ne sont pas de nature à modifier l’appréciation de l’amélioration du service médical rendu formulée dans son avis précédent du 4 avril 2018. Par conséquent, TALTZ (ixékizumab) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie de prise en charge du rhumatisme psoriasique actif chez les patients adultes qui ont eu une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond. |