Mesure de la charge virale (quantification de l’acide ribonucléique) du virus de l’immunodéficience humaine de type 2 (VIH-2)
Objectifs
L’objectif de cette évaluation consistait à :
- évaluer l’intérêt diagnostique et pronostique de la mesure de l’acide ribonucléique (ARN) (ou charge virale) plasmatique par biologie moléculaire (technique de RT-PCR) du virus VIH-2, second virus après le VIH-1 responsable de l’immunodéficience humain. Définir l’utilité clinique de cet acte dans les diverses populations concernées en précisant les modalités de sa réalisation (indication, fréquence) ;
- évaluer l’intérêt diagnostique de la mesure de l’ARN VIH-2 dans le plasma séminal et la fraction finale des spermatozoïdes par biologie moléculaire chez un homme porteur du VIH-2 engagé dans une démarche d’assistance médicale à la procréation (AMP).
Méthode
La méthode d’évaluation choisie par la HAS pour ce sujet consiste à se fonder sur l’analyse critique des recommandations de bonnes pratiques (RBP) identifiées après une recherche systématique et sélectionnées.
Conclusion et résultats
Les RBP préconisent fortement, de manière convergente, que les patients porteurs d’un VIH bénéficient des mêmes niveaux de prise en charge qu’il s’agisse d’un virus de type VIH-1 ou VIH-2, et retiennent donc la mesure de la CV plasmatique du VIH-2 à différentes étapes de la prise en charge clinique des patients vivant avec le VIH-2.
La HAS considère que la mesure de la CV plasmatique VIH-2 est indiquée :
- Dans les situations de diagnostic suivantes :
- chez le nouveau-né ou le nourrisson de moins de 18 mois exposé au risque de contracter le VIH-2 de sa mère (exposition in utero, lors de l’accouchement et/ou lors d’un éventuel allaitement) : à la naissance, puis régulièrement chez le nourrisson entre une fois par mois et une fois par trimestre; la fréquence des mesures et la date de leur arrêt dépendent du traitement prophylactique prescrit et d’un éventuel allaitement ; deux tests concordants sur deux échantillons consécutifs sont nécessaires pour valider le diagnostic d’infection ou de non-infection après la fin de la prophylaxie ;
- chez l’adulte et l’adolescent devant tout syndrome infectieux aigu compatible avec une primo-infection par le VIH, après exclusion d’une infection par le VIH-1 selon les recommandations en vigueur et dans un contexte d’une possible contamination à VIH-2 ;
- chez l’adulte et l’adolescent, en cas de co-infection VIH-1 et VIH-2 diagnostiquée par la présence d’Ac dirigés contre chacun ces deux virus, en parallèle de la mesure de la CV plasmatique VIH-1.
- Aux étapes suivantes de la prise en charge médicale d’une personne vivant avec le VIH-2 (ou coinfectée par le VIH-1) :
- dans le bilan paraclinique initial (si elle n’a pas été réalisée peu de temps auparavant pour le diagnostic) pour évaluer la virulence de la pathologie et orienter le parcours de soins ;
- pour la surveillance des patients non traités, tous les six mois et en cas de progression clinique ;
- lors de l’initiation du traitement antirétroviral, après un mois de traitement et ensuite au moins tous les 6 mois, voire tous les 3 mois selon les critères biologiques dont le taux de CD4, pour suivre l’efficacité de ce traitement à contrôler l’infection ;
- chez la femme enceinte, en début de grossesse puis régulièrement au moins une fois par trimestre, autour de la 36è semaine et à l’accouchement pour orienter les mesures de prévention d’une transmission verticale mère-enfant.
Toute valeur de CV nouvellement détectable doit être contrôlée sur un deuxième prélèvement à un mois d’intervalle.
La mesure de l’ARN VIH-2 dans le plasma séminal et la fraction finale des spermatozoïdes est indiquée dans le cadre d’une démarche d’AMP lorsque l’homme est porteur du VIH-2.
Les mesures de l’ARN VIH-2 doivent être effectuées par une technique ciblant spécifiquement ce type de VIH, dans un laboratoire de biologie médicale spécialisé dans les examens relatifs au VIH-2.