LUTATHERA (177 Lutécium oxodotréotide) - TNE intestinales

Réévaluation.

Avis favorable au remboursement uniquement dans le traitement des tumeurs neuroendocrines (TNE) intestinales inopérables ou métastatiques, progressives, bien différenciées (G1 et G2) et exprimant des récepteurs de la somatostatine chez les adultes.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport à l’octréotide.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La Commission rappelle que la mise en place du traitement par LUTATHERA (177Lutécium oxodotréotide) doit être discutée dans le cadre des réunions de concertations pluridisciplinaires dans le cadre du réseau national spécifique aux TNE, RENATEN, labellisé par l’INCa.

La prise en charge des TNE intestinales consiste en la gestion du syndrome tumoral, mais également en celle du syndrome sécrétoire possiblement associé, qui impacte de façon importante la qualité de vie et la morbidité des patients.

Compte-tenu des données actualisées de l’étude NETTER-1, qui ne montrent pas de nouveau signal de tolérance préoccupant, et malgré l’absence de bénéfice démontrée sur la survie globale, la radiothérapie interne vectorisée avec LUTATHERA reste un traitement de 2ème ligne, après progression de la maladie avec octréotide. Cette thérapie est envisagée en 1ère ligne de traitement après discussion en RCP dans des cas particuliers de patients présentant des tumeurs d’emblée progressives ou avec une masse tumorale hépatique importante (> 50 %).

Faute de données comparatives, la place de la RIV par rapport à l’évérolimus n’est pas connue.

LUTATHERA doit être coadministré avec une solution hyperosmolaire d’acides aminés. En raison de la sécrétion prolongée de sérotonine issue des TNE, susceptible d’altérer les valves cardiaques (rétrécissement des valves du cœur droit), la co-administration de cette solution peut entrainer une surcharge hydrosodée brutale pouvant amener à une décompensation aigue sur ce cœur altéré. Lors du bilan pré-thérapeutique initial des TNE digestives, le TNCD recommande la réalisation d’une échographie cardiaque chez les patients présentant un syndrome carcinoïde ou une élévation des taux urinaires de 5HIAA (acide 5-hydroxyindolacétique, catabolite principal de la sérotonine) afin d’analyser l’état des valves cardiaques.

Il est rappelé que LUTATHERA est un médicament radiopharmaceutique qui nécessite le respect des règles de radioprotection.

Recommandations particulières

La Commission recommande que la mise en place du traitement par LUTATHERA (177Lutécium oxodotréotide) soit discutée dans le cadre des réunions de concertations pluridisciplinaires régionales dans le cadre du réseau national spécifique aux TNE, RENATEN, labellisé par l’INCa.