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Première évaluation.

L’essentiel

Avis favorable au remboursement en monothérapie pour le traitement du mélanome uvéal non résécable ou métastatique chez les patients adultes positifs à l’antigène leucocytaire humain HLA-A*02:01.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Environ 50 % des patients atteints d’un mélanome uvéal développent des métastases.

Les métastases hépatiques sont les plus fréquentes (60 %). La chirurgie peut être envisagée pour traiter ces métastases, mais peu de patients sont éligibles à la résection (< 10 %).

Les protocoles de chimiothérapie indiqués dans le traitement du mélanome cutané incluant la cisplatine, fotemustine, dacarbazine et temozolomide, se sont avérés peu efficaces dans le traitement du mélanome uvéal.

Les immunothérapies sont utilisées dans le traitement du mélanome uvéal métastatique par analogie avec le mélanome cutané (pembrolizumab, nivolumab, ipilimumab). Néanmoins, ces immunothérapies ne sont pas spécifiques au traitement du mélanome uvéal et le taux de réponse obtenu avec ces traitements est inférieur à celui observé dans le traitement du mélanome cutané.

Les recommandations de l’ASCO (2022) et du NCCN (2022) préconisent l’utilisation du tébentafusp chez les patients ayant un mélanome uvéal métastatique et qui sont positifs l’antigène leucocytaire humain HLA A*02:01. Pour le reste des patients qui ne peuvent pas bénéficier du tébentafusp, les recommandations de l’ASCO (2022) indiquent qu’à l’heure actuelle, aucune recommandation ne peut être faite sur l’utilisation des traitements systémiques. Pour ces patients, l’inclusion dans les essais cliniques reste possible.

Place de KIMMTRAK (tébentafusp) dans la stratégie thérapeutique :

KIMMTRAK (tébentafusp) en monothérapie est un traitement de première intention du mélanome uvéal non résécable ou métastatique chez les patients adultes positifs à l’antigène leucocytaire humain HLA A*02:01.

Conformément au RCP, la Commission souhaite attirer l’attention sur le profil de toxicité spécifique de KIMMTRAK (tébentafusp), notamment les risques de survenue de réactions cutanées aiguës et d’un syndrome de relargage des cytokines (SRC) nécessitant une surveillance pendant au moins 16 heures après les trois premières perfusions de tébentafusp dans un environnement hospitalier offrant un accès direct aux médicaments et à l’équipement de réanimation nécessaires à la prise en charge du SRC. Le risque de séquelles associées au SRC peut être plus important chez les patients présentant des troubles cardiovasculaires préexistants et ceux-ci doivent faire l’objet d’une étroite surveillance.

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le plan de gestion des risques (PGR) doivent être respectés et une surveillance particulière pendant et après le traitement est requise, notamment un ECG qui doit être réalisé avant et après perfusion pendant les 3 premières semaines de traitement par tébentafusp, puis en fonction des indications cliniques par la suite.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par KIMMTRAK 100 µg/0,5 mL (tébentafusp), solution à diluer pour perfusion est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte-tenu :

  • de la démonstration dans une étude de phase III comparative, randomisée, ouverte de la supériorité du tébentafusp (voie IV) par rapport au traitement comparateur laissé au choix de l’investigateur (pembrolizumab dans 82 % des cas), en traitement de 1ère ligne chez des adultes HLA-A*02 :01-positifs atteints de mélanome uvéal métastatique, en termes de survie globale (SG) avec un gain en médiane de 5,7 mois ;

mais considérant d’autre part :

  • la supériorité du tébentafusp démontrée par rapport au traitement comparateur laissé au choix de l’investigateur, en termes de survie sans progression (SSP) avec un gain médian de 0,4 mois, non cliniquement pertinent ;
  • le profil de tolérance marqué par les risques importants de survenue, de réactions cutanées aiguës (94 %), de troubles cardiaques (15 %) ou d’un syndrome de relargage des cytokines (89 % des patients) nécessitant une surveillance avant et après l’administration du tébentafusp ;
  • l’absence de données robustes sur la qualité de vie,

la Commission de la Transparence considère que KIMMTRAK 100 µg/0,5 mL (tébentafusp), solution à diluer pour perfusion, apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) en monothérapie dans la prise en charge du mélanome uvéal non résécable ou métastatique chez les patients adultes positifs à l’antigène leucocytaire humain HLA A*02:01.


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