RINVOQ (upadacitinib) - Rhumatisme psoriasique (RP)
Nature de la demande
Réévaluation des anti-JAK dans le rhumatisme psoriasique.
L'essentiel
Avis favorable au remboursement de RINVOQ (upadacitinib) en monothérapie ou en association au méthotrexate uniquement dans le « traitement du rhumatisme psoriasique actif chez les patients adultes ayant eu une réponse inadéquate ou une intolérance à un traitement de fond antirhumatismal (DMARD) dont au moins un anti-TNF ».
Avis défavorable au remboursement de RINVOQ (upadacitinib) dans les autres situations couvertes par l’indication AMM.
Quel progrès ?
Pas de progrès dans la prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
Dans le périmètre du remboursement :
Compte tenu :
- de l’absence de supériorité démontrée en termes d’efficacité de cette classe de médicament par rapport aux anti-TNF ;
- et du surrisque en termes de tolérance (événements cardiovasculaires majeurs, cancer, thromboembolie veineuse, infections graves et décès) par rapport aux anti-TNF, identifié lors de la réévaluation du PRAC ;
la place des anti-JAK est à réserver uniquement dans traitement du rhumatisme psoriasique (RP) actif chez les patients adultes ayant eu une réponse inadéquate ou une intolérance à un DMARD dont au moins un anti-TNF, c’est-à-dire en 3ème ligne et plus de traitement.
En l’absence de comparaison robuste de RINVOQ et de XELJANZ aux autres options thérapeutiques disponibles après échec d’au moins un anti-TNF, leur place par rapport à ces médicaments ne peut être précisée. Cependant, dans cette indication, la Commission souligne que RINVOQ (SMR important) a démontré son efficacité sur l’atteinte cutanée et la qualité de vie chez les patients en échec à au moins un anti-TNF, contrairement à XELJANZ (SMR modéré). De plus, XELJANZ doit être utilisé en association au méthotrexate, tandis que RINVOQ peut être utilisé en monothérapie ou en association au méthotrexate. Le choix du traitement doit prendre en compte le profil clinique du patient (manifestation extra-articulaire…) et ses préférences.
Conformément aux conclusions du PRAC, il est rappelé que les anti-JAK ne doivent être utilisés qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée chez les patients identifiés comme à surrisque d’effets indésirables :
- les patients âgés de 65 ans et plus ;
- les patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ou d'autres facteurs de risque cardiovasculaires (tels que les fumeurs actifs ou les anciens fumeurs de longue durée) ;
- les patients ayant des facteurs de risque de tumeur maligne (par exemple, une tumeur maligne actuelle ou des antécédents de tumeur maligne).
Lorsque la prescription d’un anti-JAK est envisagée, il convient de tenir compte de la nécessité d’un suivi de différents paramètres biologiques (hématologiques et lipidiques), de même que des incertitudes qui persistent en termes de tolérance, notamment celles relatives aux risques d’événements cardiovasculaires majeurs et thromboemboliques et au risque cancérigène, mentionnés dans le PGR de ces médicaments. La prescription doit être faite dans le strict respect des recommandations du RCP (voir RCP, paragraphe 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi et 4.8 Profil de tolérance).
La Commission souhaite rappeler que les anti-JAK sont contre-indiqués en cas de grossesse du fait des effets tératogènes mis en évidence chez l’animal, et que pour les femmes en âge de procréer, une contraception efficace doit être mise en place pendant le traitement et après l’arrêt du traitement (voir le RCP et http://lecrat.fr/ et pour plus de précisions).
Dans le périmètre inclus dans l’AMM mais non retenu pour le remboursement :
XELJANZ (tofacitinib) et RINVOQ (upadacitinib) n’ont pas de place chez les patients naïfs d’anti-TNF.
Recommandations particulières
Recommandations particulières au vu des exigences de qualité et de sécurité des soins liées au médicament
La Commission recommande le maintien du statut de médicament d’exception dans cette indication pour ces traitements.
Autres demandes
En raison du risque infectieux potentiel engendré par ces médicaments, la Commission rappelle que, conformément aux RCP, l'utilisation de vaccins vivants atténués pendant ou immédiatement avant un traitement par anti-JAK n'est pas recommandée. Avant de commencer un traitement par anti-JAK, il est recommandé que les patients soient à jour sur leurs vaccins, y compris contre le zona, conformément aux recommandations vaccinales en vigueur.
Service Médical Rendu (SMR)
Important |
Dans le rhumatisme psoriasique, le service médical rendu par RINVOQ (upadacitinib) est important, en monothérapie ou en association au MTX, uniquement chez les patients ayant une intolérance ou une réponse inadéquate à un ou plusieurs DMARD dont au moins un anti-TNF. |
Insuffisant |
Dans le rhumatisme psoriasique, le service médical rendu par RINVOQ (upadacitinib) est insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale au regard des alternatives disponibles dans les autres situations de l’AMM. |
Amélioration du service médical rendu (ASMR)
V (absence) |
En l’absence de données comparatives robustes versus les autres médicaments biologiques disponibles dans le traitement du rhumatisme psoriasique chez les patients ayant une intolérance ou une réponse inadéquate à un plusieurs DMARD dont au moins un anti-TNF, la Commission considère que RINVOQ (upadacitinib) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie thérapeutique actuelle qui comprend les comparateurs pertinents cités dans le paragraphe 5.2. |