Nature de la demande

Réévaluation SMR et ASMR

Réévaluation des anti-JAK dans la dermatite atopique.

 

L'essentiel

Maintien de l’avis favorable au remboursement uniquement dans le « traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique, en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine. »

Maintien de l’avis défavorable au remboursement dans « le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte en échec des traitements topiques et naïf de ciclosporine, faute de données comparatives. »

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique mineur (ASMR IV) par rapport à DUPIXENT (dupilumab).

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Chez l’adulte

En l’état actuel des données, en l’absence de comparaison directe des anti-JAK (abrocitinib, baricitinib et upadacitinib) à la ciclosporine orale après échec des traitements topiques, leur place par rapport à la ciclosporine ne peut être établie en 1re ligne de traitement systémique (après échec des dermocorticoïdes). En conséquence, la Commission de la Transparence considère que CIBINQO (abrocitinib), OLUMIANT (baricitinib) et RINVOQ (upadacitinib) sont des traitements systémiques de 2e ligne à réserver aux adultes atteints de dermatite atopique modérée à sévère en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine.

La prescription doit être faite dans le strict respect des recommandations du RCP (voir RCP et paragraphe 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi et 4.8 Profil de tolérance).

La Commission de la Transparence précise que le choix du traitement systémique de 2e ligne doit se faire au cas par cas en fonction de la sévérité de la maladie, des caractéristiques du patient, de ses antécédents de traitements, des risques d’intolérance et des contre-indications aux différents traitements disponibles.

Lorsque la prescription d’un anti-JAK est envisagée, il convient de tenir compte de la nécessité d’un suivi de différents paramètres biologiques (hématologiques et lipidiques), de la contre-indication des anti-JAK en cas de grossesse, de même que des incertitudes qui persistent en termes de tolérance, notamment celles relatives aux risques d’événements cardiovasculaires majeurs et thromboemboliques et au risque cancérigène, mentionnés dans le PGR.

De plus, conformément aux conclusions du PRAC, il est rappelé que les anti-JAK ne doivent être utilisés qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée chez les patients identifiés comme à surrisque d’effets indésirables :

  • patients âgés de 65 ans et plus ;
  • patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ou d'autres facteurs de risque cardiovasculaires (fumeurs ou anciens fumeurs de longue durée) ;
  • patients ayant des facteurs de risque de tumeur maligne (par exemple, une tumeur maligne actuelle ou des antécédents de tumeur maligne).

La Commission souhaite rappeler que les anti-JAK sont contre-indiqués en cas de grossesse du fait des effets tératogènes mis en évidence chez l’animal, et que pour les femmes en âge de procréer, une contraception efficace doit être mise en place pendant le traitement suivant la dernière dose de l’anti-JAK (voir le RCP et http://lecrat.fr/ pour plus de précisions).

 

Chez l’adolescent

Compte tenu de la toxicité de la ciclosporine, contre-indiquée chez les moins de 16 ans, la Commission considère que RINVOQ (upadacitinib), est un traitement systémique de 1re ligne à réserver aux formes modérées à sévères de dermatite atopique de l’adolescent (à partir de 12 ans) en échec des traitements topiques.

En l’absence de comparaison au dupilumab (DUPIXENT, anti-IL4/13) et au tralokinumab (ADTRALZA, anti-IL13) du fait de développements concomitants chez l’adolescent, la place de l’upadacitinib par rapport ces médicaments ne peut être précisée.

La prescription doit être faite dans le strict respect des recommandations du RCP (voir RCP et paragraphe 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi et 4.8 Profil de tolérance).

Comme chez l’adulte, le choix du traitement systémique de 1re ligne doit prendre en compte la sévérité de la maladie, les caractéristiques du patient, les antécédents de traitements, les risques d’intolérance et les contre-indications aux différents traitements disponibles.

Lorsque la prescription d’un anti-JAK est envisagée, il convient de tenir compte de la nécessité d’un suivi de différents paramètres biologiques (hématologiques et lipidiques), de la contre-indication des anti-JAK en cas de grossesse, de même que des incertitudes qui persistent en termes de tolérance, notamment celles relatives aux risques d’événements cardiovasculaires majeurs et thromboemboliques et au risque cancérigène, mentionnés dans le PGR.

De plus, conformément aux conclusions du PRAC, il est rappelé que les anti-JAK ne doivent être utilisés qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée chez les patients identifiés comme à surrisque d’effets indésirables :

  • patients âgés de 65 ans et plus ;
  • patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ou d'autres facteurs de risque cardiovasculaires (fumeurs ou anciens fumeurs de longue durée) ;
  • patients ayant des facteurs de risque de tumeur maligne (par exemple, une tumeur maligne actuelle ou des antécédents de tumeur maligne).

La Commission souhaite rappeler que les anti-JAK sont contre-indiqués en cas de grossesse du fait des effets tératogènes mis en évidence chez l’animal, et que pour les femmes en âge de procréer, une contraception efficace doit être mise en place pendant le traitement et pendant 4 semaines suivant la dernière dose de l’anti-JAK (voir le RCP et http://lecrat.fr/ et pour plus de précisions).

 

Recommandations particulières

En raison du risque infectieux potentiel engendré par ces médicaments, la Commission rappelle que, conformément aux RCP, l'utilisation de vaccins vivants atténués pendant ou immédiatement avant un traitement par anti-JAK n'est pas recommandée. Avant de commencer un traitement par anti-JAK, il est recommandé que les patients soient à jour de leurs vaccins, y compris contre le zona, conformément aux recommandations vaccinales en vigueur.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par CIBINQO 50 mg, 100 mg et 200 mg (abrocitinib), comprimé pelliculé reste important uniquement dans le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique, en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine.

Insuffisant

Le service médical rendu par CIBINQO 50 mg, 100 mg et 200 mg (abrocitinib), comprimé pelliculé reste insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale au regard des alternatives disponibles dans les autres situations couvertes par l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Dans le périmètre de remboursement retenu par la Commission :

Compte tenu :

  • de la démonstration dans des études de phase III de bonne qualité méthodologique ayant inclus des patients atteints de dermatite atopique modérée à sévère nécessitant un traitement systémique :
    • de la supériorité de l’abrocitinib 100 mg et 200 mg par rapport au placebo, avec une quantité d’effet importante, en termes de réponses IGA 0 ou 1, EASI-75, et de prurit après 12 semaines de traitement (critères de jugement hiérarchisés), en monothérapie (études JADE MONO-1 et 2) ou en association à un traitement de fond topique (étude JADE COMPARE) chez des patients adultes ou adolescents ;
    • de la supériorité de l’abrocitinib 200 mg par rapport au dupilumab, en termes de réponse EASI-90 à la semaine 4 (28,5 % versus 14,6 %, p < 0,0001) qui a été maintenu également à la semaine 16 (54,3% versus 41,9%, p < 0,0008) et du pourcentage de répondeurs PP-NRS4 à la semaine 2 (48,2 % versus 25,5 %, p < 0,0001) dans l’étude JADE DARE (critères de jugement hiérarchisés) ;
    • de la probabilité d’une absence poussée au cours de la période d’entretien chez des patients répondeurs au traitement d’induction, qui a été plus faible dans le groupe placebo (19,1 %) comparativement aux groupe abrocitinib 200 mg (81,1 %, p < 0,0001) et au groupe abrocitinib 100 mg (57,4 %, p < 0,0001) dans l’étude JADE REGIMEN ;
  • d’un profil de tolérance dans les études chez des patients âgés de 35 ans environ en moyenne marqué principalement par de l’acné, des nausées, des céphalées, des vomissements, une élévation des créatines phosphoki-nases (CPK), des douleurs abdominales hautes, un herpes simplex et des vertiges ;

mais prenant en compte :

  • l’absence de bénéfice démontré sur la qualité de vie des patients dans une maladie qui affecte particulièrement la qualité de vie des patients avec un fort retentissement psycho-social ;
  • les incertitudes sur le maintien de l’efficacité au-delà de 26 semaines de traitement pour les critères évaluant la sévérité de la maladie et l’intensité du prurit, et au-delà de 52 semaines pour la probabilité d’absence de poussée au cours de la phase d’entretien chez des patients répondeurs au traitement d’induction ;
  • l’absence de comparaison à la ciclosporine, traitement systémique de 1re intention de référence dans la dermatite atopique ;
  • les risques d’événements cardiovasculaires majeurs, de tumeurs malignes, d’infections graves et de mortalité toutes causes confondues liés aux médicaments de la classe des anti-JAK imposant des restrictions de leur utilisation chez certains patients et des incertitudes qui persistent concernant les populations non étudiées dans l’étude de tolérance ORAL Surveillance, notamment les patients de moins de 65 ans (âge moyen d’environ 35 ans dans les études dans la dermatite atopique) ;

la Commission considère que CIBINQO 50 mg, 100 mg et 200 mg (abrocitinib), comprimé pelliculé, apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à DUPIXENT (dupilumab) chez l’adulte atteint de dermatite atopique qui nécessite un traitement systémique en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine.

Sans objet

Dans le périmètre non retenu pour le remboursement :

Sans objet.


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