ILARIS (canakinumab) - Crise d’arthrite goutteuse
Nature de la demande
Réévaluation à la demande de la CT.
L'essentiel
Avis favorable au remboursement dans le « traitement symptomatique des patients adultes présentant des crises fréquentes d'arthrite goutteuse (au moins 3 crises au cours des 12 mois précédents) chez qui les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et la colchicine sont contre-indiqués, mal tolérés ou n’entrainent pas de réponse suffisante et chez qui des cures répétées de corticoïdes ne sont pas appropriées ».
Quel progrès ?
Pas de progrès dans la prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
Le choix du traitement de la crise de goutte dépendant des comorbidités (maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale, diabète, ulcère gastroduodénal, infections), des antécédents d’intolérances médicamenteuses, des interactions médicamenteuses potentielles, du nombre et du type d’articulations touchées.
Les traitements utilisés en première intention dans la prise en charge des crises de goutte sont la colchicine, les AINS et les corticoïdes qui peuvent être utilisés seuls ou en association.
En deuxième intention, en cas d'échec, d'intolérance ou de contre-indication aux AINS, aux corticostéroïdes et à la colchicine, l’utilisation d’un inhibiteur de l’IL-1 (canakinumab ou anakinra), est recommandée. Seul ILARIS (canakinumab) à la posologie d’une injection unique sous-cutanée de 150 mg, dispose d’une AMM dans cette indication. A noter que KINERET (anakinra) ne dispose pas d’AMM dans cette indication. Les inhibiteurs de l’IL-1 sont contre-indiqués en cas d'infection et la numération des neutrophiles doit être surveillée.
La Commission considère qu’ILARIS (canakinumab) reste une option thérapeutique dans le traitement symptomatique des patients adultes présentant des crises fréquentes d'arthrite goutteuse (au moins 3 crises au cours des 12 mois précédents) chez qui les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et la colchicine sont contre-indiqués, mal tolérés ou n’entrainent pas de réponse suffisante et chez qui des cures répétées de corticoïdes ne sont pas appropriées.
La Commission précise qu’ILARIS (canakinumab) est un traitement de dernière intention de la crise de la goutte et ne doit être utilisé qu’après appréciation du besoin thérapeutique réel. Une fois la rémission obtenue, le traitement hypouricémiant doit être optimisé et associé à des mesures diététiques. Un intervalle de 3 mois doit être respecté entre 2 injections d’ILARIS (canakinumab). La Commission rappelle qu’ILARIS ne doit pas être administré au cours d’une infection évolutive.
ILARIS (canakinumab) bénéficiant d’une demi-vie d’élimination longue (28-30 jours), s’administre par injection sous-cutanée en dose unique de 150 mg dès que possible après le début d’une crise d’arthrite goutteuse ; il doit être administré par un professionnel de santé. Ce traitement nécessite une surveillance particulière, notamment concernant le risque infectieux.
Quelle que soit l’indication concernée, compte tenu du risque potentiel rare mais grave de réactions systémiques à l’injection incluant des réactions anaphylactiques avec le canakinumab sous-cutané, la Commission de la Transparence conseille que la 1re injection sous-cutanée de ce médicament soit réalisée dans une structure de soins adaptée.
Recommandations particulières
La Commission recommande le maintien du statut de médicament d’exception attribué à ILARIS (canakinumab) dans cette indication.
Service Médical Rendu (SMR)
Important |
Le service médical rendu par ILARIS (canakinumab) 150 mg/ml, solution injectable, reste important dans l’indication de l’AMM. |
Amélioration du service médical rendu (ASMR)
V (absence) |
Compte tenu :
mais au regard :
la Commission considère qu’ILARIS (canakinumab) 150 mg/ml, solution injectable, n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie thérapeutique actuelle qui comprend le comparateur cliniquement pertinent d’ILARIS : KINERET (anakinra), utilisé hors AMM dans les crises d'arthrite goutteuse réfractaires aux traitements de première ligne. |