Évaluation de la pertinence d'un dépistage systématique de l'infection à cytomégalovirus (CMV) au cours de la grossesse – Feuille de route

Recommandation en santé publique - Mis en ligne le 02 août 2024

L’infection à cytomégalovirus (CMV) peut entraîner des conséquences graves chez le nouveau-né lorsqu’elle survient au cours de la grossesse (surdité, retard psychomoteur). Ce type de conséquence serait de l’ordre de 1 à 6 pour 100 000 naissances. En France, actuellement, le dépistage systématique de l’infection à CMV au cours de la grossesse n’est pas recommandé. Dans un rapport récent du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), les raisons avancées pour cette position sont d’une part l’absence d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication pour les antiviraux existants et le manque de consensus dans la stratégie de dépistage ; d’autre part les bénéfices d’un dépistage populationnel.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a été saisie par la Direction Générale de la Santé (DGS) le 4 février 2024, après la recommandation défavorable du HCSP et en application de l’article 44 de la loi n°2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024 pour donner son avis sur l’opportunité de mettre en place « un programme de dépistage du CMV de façon systématique chez la femme enceinte ».

Conformément à la méthode de travail présentée dans la feuille de route, l’évaluation se déclinera en quatre composantes :

  • Analyse de la méthodologie suivie par le HCSP, ses résultats et les limites potentielles ;
  • Identification et intégration des informations complémentaires pertinentes postérieures à celles considérées par le HCSP (après la date d’arrêt de la veille bibliographique octobre 2023) :
    • données concernant les traitements disponibles (notamment le valaciclovir)
    • nouvelles évaluations médico-économiques (dépistage et/ou traitements antiviraux)
    • recommandations internationales concernant le dépistage ;
  • Réalisation d’une étude observationnelle sur la prescription du traitement médicamenteux dans le SNDS mobilisant les données de remboursement du valaciclovir durant la grossesse pour les années 2022 et 2023 de femmes enceintes ayant bénéficié d’un test d’avidité aux IgG anti-CMV.

L’analyse de l’ensemble de ces quatre volets sera présentée à la Commission d’Évaluation Économique et de Santé Publique (CEESP), qui sera chargée d’identifier et de choisir des experts et des représentants d’institutions qu’elle jugera utile d’auditionner pour compléter son avis.