CIBINQO (abrocitinib) - Dermatite atopique dès 12 ans
Nature de la demande
Extension d'indication.
L'essentiel
Avis favorable au remboursement dans l’indication de l’AMM « traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adolescent âgé de 12 ans et plus qui nécessite un traitement systémique ».
Quel progrès ?
Pas de progrès dans la stratégie de prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
Compte tenu de la toxicité de la ciclosporine, contre-indiquée chez les moins de 16 ans, la Commission considère que CIBINQO (abrocitinib), est un traitement systémique de 1re intention à réserver aux formes modérées à sévères de dermatite atopique de l’adolescent à partir de 12 ans, en échec des traitements topiques.
En l’absence de comparaison aux anti-IL (dupilumab, lébrikizumab et tralokinumab) et aux anti-JAK (upadacitinib et baracitinib) actuellement disponibles chez l’adolescent, la place de l’abrocitinib par rapport à ces médicaments ne peut être précisée. Le choix du traitement systémique de 1re ligne doit prendre en compte la sévérité de la maladie, les caractéristiques du patient, les antécédents de traitements, les risques d’intolérance et les contre-indications aux différents traitements disponibles.
Compte tenu des nouvelles recommandations européennes (2022) et américaines (2023) qui ont modifié la place des traitements systémiques, notamment celle de la ciclosporine (adolescent à partir de 16 ans), la Commission souhaite réévaluer la place de CIBINQO (abrocitinib) chez l’adolescent et l’adulte et des autres traitements systémiques de la dermatite atopique dans la stratégie thérapeutique à la lumière des prochaines recommandations françaises sur la prise en charge de la dermatite atopique.
Conformément aux conclusions du PRAC, il est rappelé que les anti-JAK ne doivent être utilisés qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée chez les patients identifiés comme à surrisque d’effets indésirables :
- les patients âgés de 65 ans et plus ;
- les patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire artérioscléreuse ou d'autres facteurs de risque cardiovasculaires (fumeurs ou anciens fumeurs de longue durée) ;
- les patients ayant des facteurs de risque de tumeur maligne (par exemple, une tumeur maligne actuelle ou des antécédents de tumeur maligne).
Lorsque la prescription d’un anti-JAK est envisagée, il convient de tenir compte de la nécessité d’un suivi de différents paramètres biologiques (hématologiques et lipidiques), de la contre-indication des anti-JAK en cas de grossesse, de même que des incertitudes qui persistent en termes de tolérance, notamment celles relatives aux risques d’événements cardiovasculaires majeurs et thromboemboliques et au risque cancérigène, mentionnés dans le PGR de ces médicaments.
La prescription doit être faite dans le strict respect des recommandations du RCP (voir RCP et paragraphe 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi et 4.8 Profil de tolérance).
La Commission souhaite rappeler que les anti-JAK sont contre-indiqués en cas de grossesse du fait des effets tératogènes mis en évidence chez l’animal, et que pour les femmes en âge de procréer, une contraception efficace doit être mise en place pendant le traitement et pendant 4 semaines suivant la dernière dose de l’anti-JAK (voir le RCP et http://lecrat.fr/ et pour plus de précisions).
Recommandations particulières
La Commission recommande le statut de médicament d’exception pour CIBINQO (abrocitinib) soit étendu à cette nouvelle indication.
Service Médical Rendu (SMR)
Important |
Le service médical rendu par CIBINQO 50 mg, 100 mg et 200 mg (abrocitinib), comprimés pelliculés, est important dans l’indication de l’AMM chez l’adolescent à partir de 12 ans. |
Amélioration du service médical rendu (ASMR)
V (absence) |
Compte tenu :
mais :
la Commission considère que CIBINQO 50 mg, 100 mg et 200 mg (abrocitinib), comprimés pelliculés, n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la prise en charge de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adolescent âgé de 12 ans et plus qui nécessite un traitement systémique, celle-ci comportant trois anti-interleukines (dupilumab, tralokinumab et lébrikizumab) et un anti-JAK (upadacitinib). |