Évaluation 2016 des médicaments Alzheimer – Intérêt médical insuffisant

Article HAS - Mis en ligne le 14 févr. 2017 - Mis à jour le 12 juin 2019

En 2016, un avis de la Commission de la transparence sur les médicaments prescrits pour le traitement des symptômes de la maladie d'Alzheimer a été publié et indiquait que leur intérêt médical était insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale.

En 2016, la Commission de la transparence de la HAS a réévalué les quatre médicaments utilisés dans le traitement symptomatique de la maladie : Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag). Elle avait estimé que le service médical rendu de ces médicaments et de leurs génériques était insuffisant.

Les nouvelles données confirment que l’efficacité des médicaments du traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer est, au mieux modeste, sans pertinence clinique.

  • Cette efficacité sur les troubles cognitifs est établie dans des études cliniques versus placebo dont la pertinence clinique et la transposabilité en vie réelle ne sont pas assurées.

  • Aucune donnée n’est disponible à moyen ou à long terme.

  • Les effets sur les troubles du comportement, la qualité de vie, le délai d’entrée en institution, la mortalité ne sont pas établis.

  • Les données accumulées depuis la commercialisation des médicaments confirment le risque de survenue d’effets indésirables parfois graves (syncopes, réactions cutanées sévères…) et/ou de nature à altérer la qualité de vie des patients (troubles digestifs, cardiovasculaires, neuropsychiatriques…).

  • La population visée est souvent polypathologique et polymédiquée, les risques d’interactions médicamenteuses et d’effets indésirables graves sont donc accrus.

  • Aucun bénéfice chez les aidants n’a été établi.

En conséquence, la HAS a considéré que ces médicaments n’avaient plus de place dans la stratégie thérapeutique du traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer.

 

L'approche non médicamenteuse et pluriprofessionnelle pour prendre en charge et accompagner patients et aidants.

La prise en charge non médicamenteuse peut être assurée en ambulatoire ou en institution. Elle s’accompagne d’un soutien aux aidants familiaux. Elle est mise en place par un personnel formé et s’inscrit dans le cadre d’un parcours de soins coordonné. Elle peut prendre différentes formes :

  • une amélioration de la qualité de vie qui favorise un confort physique et psychique et un environnement adapté ;

  • une prise en charge orthophonique pour maintenir et adapter les fonctions de communication du patient ;

  • une stimulation cognitive pour ralentir la perte d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne : mises en situation ou simulations de situations vécues (trajet dans le quartier, toilette, téléphone, etc.) ;

  • une prise en charge psychologique et psychiatrique du patient et de son entourage ;

  • une promotion de l’exercice physique (notamment la marche).

 

La prise en charge globale des patients et de leur entourage promue dans les différents plans Alzheimer se poursuit via le plan maladies neurodégénératives 2014-2019 pour améliorer leur autonomie et leur qualité de vie.