Chirurgie de l’enfant, 5 messages courts pour des soins pertinents
Prescrire le bon soin, au bon moment, au bon patient, conditionne la qualité des pratiques, limite les risques pour les patients et permet d’éviter les dépenses inutiles. Engagée de longue date dans la promotion de la pertinence, la HAS développe aujourd’hui une démarche nouvelle, à vocation opérationnelle. Il s’agit de travailler en lien étroit avec les Conseils nationaux professionnels en vue de définir des messages courts, donc facilement appropriables, centrés sur des pratiques sélectionnées par les professionnels de santé pour leurs marges de progrès (sur- sous- ou mésusage). Initiateur et coordinateur de la démarche, la HAS en est aussi le garant scientifique.
Une première fiche HAS-CNPCEA a été publiée dans le champ de la chirurgie pédiatrique. Elle porte sur les cinq thèmes suivants : la hernie ombilicale et inguinale, l’appendicite, l’ectopie testiculaire et la cœlioscopie. Explications du Pr Remi Besson*, vice-président de la Société française de chirurgie pédiatrique.
Dans quel contexte ce travail de coproduction a-t-il été réalisé ?
Le CNPCEA regroupe l’ensemble des spécialités qui s’occupent de l’enfant dans leur aspect chirurgical (viscéral, urologie, orthopédie, chirurgie plastique, ORL, neurochirurgie et anesthésie pédiatrique).
Il a été sollicité par la Société française de chirurgie pédiatrique (SFCP) pour définir des messages courts, sujets de recommandations pour la pratique quotidienne des spécialistes de la chirurgie de l’enfant. Intervenant en deuxième ligne, ces spécialistes ont en effet constaté des anomalies dans l’application des algorithmes de prise en charge. C’est ainsi qu’ont été déterminés cinq messages courts constituant une fiche dite « de pertinence », en s’appuyant en partie sur les travaux de la société canadienne de chirurgie pédiatrique.
Pourquoi et comment le CNPCEA s’est-il investi dans la réalisation de ces messages courts ?
Le CNPCEA a été le moteur d’une démarche dont l’instigateur était la société savante. C’est grâce à l’excellente articulation entre les deux que cette démarche a pu aboutir. Les items choisis relèvent de la prise en charge quotidienne par les spécialistes de la chirurgie de l’enfant : hernie inguinale, ectopie testiculaire, appendicite et cœlioscopie. Ce sont des pathologies ou des investigations fréquentes dans les différentes sous spécialités, et leur prise en charge a considérablement évolué dans les dernières années. Ceci peut expliquer le décalage entre la démarche diagnostique initiale et la prise en charge par les chirurgiens spécialistes.
Quel a été le rôle de la HAS ?
L’intérêt de cette coproduction avec la HAS est qu’elle fait partie d’une démarche plus globale associant les collèges d’enseignement et l’ensemble des parties prenantes concernées. Les messages proposés sont déjà enseignés au niveau des différents cycles des études médicales. Ce partenariat avec la HAS va permettre de toucher également le public des professionnels de santé en exercice.
Sans sacrifier à leur valeur scientifique, les messages ont été voulus courts pour être didactiques, faciles à retenir et faciles à transmettre. C’est selon nous une garantie d’efficacité.
La démarche d’élaboration a été assez simple et rapide, facilitée par des échanges par courriels et une grande interactivité. Je définirais la relation avec la HAS en trois mots clés : réactivité, facilité de communication et continuité dans le suivi du dossier.
* Propos recueillis par Sabine Marette - HAS